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Reportage
"Chaque jour, ça prend une telle ampleur !" : depuis l’assassinat de Charlie Kirk aux États-Unis, les adeptes affluent
Mardi est un jour officiel en mémoire de l’influenceur conservateur américain, proche de Donald Trump, tué le 10 septembre dernier. Depuis le drame, son organisation a recruté des milliers de nouveaux membres et a repris la tournée des facultés. Franceinfo a assisté à une soirée dans le Dakota du Nord.
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À Grand Forks, devant le théâtre de l'université du Dakota du Nord, un État très républicain, la file d'attente fait déjà presque le tour du bâtiment. Nous sommes pourtant deux heures avant le début de l'événement : une soirée Turning Point USA, du nom de l'organisation de Charlie Kirk. Le podcasteur de 31 ans, aux millions d'abonnés avait été l'un des rouages de la dernière campagne présidentielle de Donald Trump. Il a été tué par balle en plein débat, sur le campus d'une université dans l'Utah, mercredi 10 septembre 2025.
Sans son fondateur, le mouvement poursuit sa tournée des facs et personne ne s'étonne de la foule déjà rassemblée ici. Le mouvement s'enorgueillit déjà de quelques 800 000 membres dans le réseau étudiant et compte plus de 3 500 sections, un nombre en constante augmentation, selon TP. "Je pensais que ça allait grossir mais là, chaque jour depuis son assassinat, ça prend une telle ampleur, s'enthousiasme Maximus, un étudiant de l’université. Les gens viennent à l'église, suivent les valeurs chrétiennes, conservatrices. Ils parlent en paix les uns avec les autres. Les gens s'enregistrent aussi en tant que républicains. Ils se disent : 'On doit faire quelque chose, reprendre notre République'".
"Ce drame a créé l’exact opposé de ce que voulait accomplir le tireur."
David, un partisan de Charlie Kirkà franceinfo
"Ça ne pourrait pas se développer plus vite que ça. Tout le monde en parle", assure David, 49 ans, pour qui "tout malheur a du bon. Le fait que Charlie ait été tué est triste. Nous sommes tous en deuil. Mais ça a aussi réveillé un mouvement", affirme l'informaticien.
Ce mouvement est celui du peuple chrétien conservateur auquel s'adressait Charlie Kirk. Des Américains qui parlent avant tout de leur attachement à leur pays, à la Bible. Ici, on voit bien sûr des casquettes "Make America Great Again", on perçoit le soutien à Donald Trump, même si "je ne suis pas un grand fan de Trump, confie David. Mais je suis un fan de ses politiques. Et il y a une grosse différence. Lui, en tant que personne, j'ai vu mieux, mais je n'aurais jamais voté contre Trump".
La religion comme ciment
Le vote républicain pro-Trump est naturel pour ces électeurs, souvent jeunes, qui adoraient Charlie Kirk. Ils se reconnaissent dans le discours nationaliste, "l'Amérique d'abord" et se sentent parfois attaqués par l'autre camp, celui de la gauche. Un camp régulièrement pris pour cible par Donald Trump et son entourage, surtout depuis la mort de Kirk. "Tous les gens qui sont là, sont pacifiques. Avez-vous vu qui que ce soit de notre camp, celui de la bienveillance et la bonté, se révolter, répandre la haine ? Non, assure Lisa, venue avec plusieurs amies. Je pense qu'il y a un camp qui crée des divisions. Et ce ne sont pas les gens qui sont ici". Une attaque à peine voilée contre la gauche, les démocrates. Mais dans l'ensemble, il y a peu d'agressivité ici. L'atmosphère est plutôt chaleureuse dans cette zone rurale et républicaine du Dakota du Nord.
La religion joue un rôle majeur dans ce mouvement. C'est elle qui, au fond, rassemble ces Américains. La religion d'abord, puis la politique. C'est parce qu'elle est chrétienne que Kathryn a suivi Charlie Kirk et se retrouve dans ce mouvement qui connaît un nouvel élan depuis sa mort. "Les chrétiens ont toujours, comme le dit la Bible, tendu l'autre joue. Mais ça ne veut pas dire qu'on ne défend pas ce qu'on pense être juste", explique-t-elle.
"Les chrétiens ont été beaucoup trop silencieux, ne voulant pas se mettre au premier plan. Et Charlie a changé les choses : il a donné aux gens une voix pour dire ‘oui, c’est juste, voilà ce que je crois !’ Et il n’y a rien de mal à ça."
Kathrynà franceinfo
"Je crois que Jésus-Christ est notre véritable Seigneur et Sauveur pour tous, prêche Hayden Smith, qui dirige une section locale de Turning point dans le Dakota du Sud. Et Charlie a amené plus de gens à Jésus. Plus de 50% de ce dont il parlait, c'était Jésus. Et c'est dingue d'aller à un événement politique et de voir quelqu'un parler de Dieu tout le temps. C'est incroyable".
Naturellement, ces croyances ont une traduction politique : contre l'avortement, la menace islamiste, l'immigration… C'est de cela et de religion que parlent les intervenants à la tribune. Dans la salle, Kristin porte un serre-tête aux couleurs de l'Amérique. Elle confie qu'elle retourne à l'église et lit la Bible chaque jour depuis la mort de Kirk. "Tout le monde répand la bonne parole partout. Les gens sont plus à l'aise pour parler de ça, assure-t-elle. Longtemps, les conservateurs ont été forcés de se taire, en raison de la violence à l'égard de leurs convictions. Beaucoup plus de gens s'expriment et défendent ce en quoi ils croient". La mort de Charlie Kirk a décomplexé cette Amérique conservatrice, que Donald Trump a su séduire et à laquelle les démocrates ont beaucoup de mal à parler.
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