: Reportage

"Ce soir, je suis prête à brûler Bercy" : dans les coulisses du concert de Clara Luciani à l'Accor Arena de Paris

Deux concerts à guichets fermés dans l'une des plus grandes salles de concert de France. La chanteuse Clara Luciani remet ça dans la soirée du vendredi 7 mars, à l'Accor Arena de Paris, après une première levée jeudi soir. Dans le labyrinthe de l'immense salle, les flèches indiquent les points stratégiques, dont le point névralgique, indiqué par une simple feuille décorée de son nom. "C'est une loge de taille, je dirais plutôt grande, plutôt grande, décrit Clara Luciani. Et il y a des fleurs qui m'attendent. Et ça, c'est vachement sympa. Ça me met du baume au cœur."

Clara Luciani se produit dans cette immense salle pour la deuxième fois de sa jeune carrière. "La dernière fois que j'ai eu la chance de jouer ici, j'étais enceinte et ça m'a fait faire un concert différent, explique la chanteuse. Je ne dirais pas moins bien, mais en tout cas différent. J'étais dans la retenue, je faisais attention à ne pas trop sauter, etc. Là où ce soir, je suis prête à brûler Bercy."

Des dates différentes à chaque fois

Deux ans de pause et la chanteuse a repris la route depuis janvier, de manière intensive, avec une tournée des Zénith et des festivals pour faire découvrir son troisième album Mon Sang. Et sur la route, c'est une grosse machine de près de 70 personnes qu'il faut déplacer de salle en salle. Heureusement que Mélody, la responsable de production, est là à chaque fois pour organiser les choses, surtout sur ces gros concerts. "Tout est un peu multiplié, souligne Mélody. On travaille pas mal en collaboration avec Clara qui est assez investie sur sa tournée. On est assez proches, donc on peut parler de ce qui lui va ou pas. Quand elle a des demandes, on essaye d'y répondre. Il y a un peu de tout."

Si une certaine routine a tendance à s'installer, entre la vie en tour-bus et dans les loges, chaque date est différente. Il y a tous les jours des réglages à effectuer sur scène. Passage obligé, cinq heures avant le début du concert, les balances en compagnie de l'ensemble du groupe. Une heure de répétitions et de calages. Certains passages sont repris, changés ou améliorés. Les techniciens vidéo calent les images, et notamment cet écran circulaire immense en fond de scène, tandis qu'au son, on s'assure que les réglages seront les bons quand la salle sera pleine.

Clara Luciani chante en conditions réelles ou presque. Elle cale aussi des détails plus accessoires, demandant des conseils sur sa tenue à ses choristes, par exemple. "Tu n'aimes pas les collants noirs ?"  L'Accor Arena de Paris devient un peu une deuxième maison. La chanteuse annoncera d'ailleurs vendredi soir, sur scène, deux nouvelles dates dans cette salle parisiennne les 18 et 19 février prochains, à la hauteur de son immense succès. Elle sera aussi l'une des têtes d'affiche du festival We Love Green début juin.

"Il y a une énergie incroyable"

Pour un concert à l'Accor Arena, devant près de 20 000 personnes, rien n'est évidemment laissé au hasard. Il faut que tout soit parfaitement bien huilé. Les balances, les instruments, l'ordre des chansons, chaque évolution est pensée. Jamais bien loin de Clara Luciani, il y a Ambroise Willaume, dit Sage, directeur musical de la tournée. "Je le sens très bien, explique-t-il. J'espère que ça nous portera chance parce que je trouve qu'il y a une énergie incroyable. Clara et le groupe tournent depuis deux ou trois mois maintenant et on sent vraiment qu'ils ont trouvé une espèce d'osmose, une façon d'être ensemble qui est vraiment celle d'un groupe qui joue quasiment tous les soirs. C'est assez émouvant à voir depuis mon rôle de directeur musical et de partenaire depuis presque dix ans."

"C'est un peu magique, en fait, de voir des musiciens qui jouent ensemble. Et plus ils jouent ensemble, plus ils ne forment presque plus qu'une seule entité. Et ça, c'est vraiment génial."

Ambroise Willaume, directeur musical de la tournée

à franceinfo

Jeudi soir à Bercy, lui-même avait une autre pression à gérer, avec son propre groupe, les Astral Bakers, qui officiait en première partie. De son côté, après les balances, la chanteuse ira se faire maquiller et s'habiller, puis elle ira manger un morceau. Et puis, juste avant le concert, une dernière superstition. "Curieusement, pour quelqu'un qui ne croit pas en Dieu, je vais faire un signe de croix, raconte Clara Luciani. Un geste que j'ai toujours fait avant de monter sur scène, parce que c'est un geste qui me connecte à ma grand-mère, qui n'est plus de ce monde. Elle croyait fort en Dieu et m'a peut-être transmis un peu de ses, entre guillemets, 'superstitions'. Je n'arrive pas à faire quelque chose d'important sans me signer parce que j'ai besoin de sentir encore un tout petit peu cette connexion avec elle." Une longue journée se termine, les spectateurs peuvent entrer, le concert peut enfin commencer.

Clara Luciani en tournée actuellement, le 13 mars à Strasbourg, le 27 mars à Marseille, le 29 mars à Saint-Etienne, au Printemps de Bourges en avril, au festival We Love Green en juin, aux Eurockéennes et aux Francofolies en juillet etc. Et deux nouvelles dates à l'Accor Arena les 18 et 19 février 2026.