Europe de la défense : où trouver les milliards d’euros pour se réarmer ?

C’est la question qui hante la France mais aussi la plupart des pays de l’Union. Ils viennent de se mettre d’accord pour financer des projets communs d’armement.

Article rédigé par Fanny Guinochet
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Antonio Costa (à gauche), le président du Conseil européen, Ursula von der Leyen (au centre), la présidente de la Comission européenne et Keir Starmer (à droite), le Premier ministre britannique, à Londres, le 19 mai. (TAYFUN SALCI / ANADOLU)
Antonio Costa (à gauche), le président du Conseil européen, Ursula von der Leyen (au centre), la présidente de la Comission européenne et Keir Starmer (à droite), le Premier ministre britannique, à Londres, le 19 mai. (TAYFUN SALCI / ANADOLU)

Pour le moment, ça reste un accord de principe mais c’est un premier. Réunis lundi 19 mai à Londres, les pays de l’Union européenne ont prévu de financer en commun des achats et des projets d’armement, via un programme de prêts, baptisé "SAFE" (Security Action for Europe ou Action de sécurité pour l'Europe, en français) d’un montant de 150 milliards d’euros.

L'objectif est de soutenir surtout les domaines où l’offre européenne est encore insuffisante, comme la production de missiles, de munitions, de drones ou encore les systèmes de défense antiaérienne. Des pays qui ne sont pas membres de l’Union, comme l’Ukraine ou la Norvège pourront y participer. Le Royaume-Uni aussi, c’est en discussion. Sachant qu’aujourd’hui, la majorité des achats d'armement de l'Union se fait aux États-Unis et c’est bien le problème.

D’où cet accord qui vise à changer la donne. Il prévoit que les projets d’armement seront à l’avenir en majorité réalisés par des industriels européens, au moins à hauteur de 65% des composants. Le reste pourra venir de pays non-membres du programme "SAFE" mais pas plus de 35%. La France a tout à y gagner, elle qui a des fleurons dans le domaine de la défense, comme Thales, Safran, ou encore MBDA qui fait des missiles.

Bruxelles veut aller vite

Les ambassadeurs des 27 se retrouvent mercredi 21 mai avant de formaliser un accord définitif lors de la prochaine réunion des ministres des Affaires européennes de l'Union, le 27 mai. Bruxelles veut aller vite et monter en cadence. Ainsi, "SAFE" est une petite partie du plan que la Commission européenne a présenté il y a un mois et demi, et dont l’ambition est de mobiliser jusqu'à 800 milliards d'euros pour réarmer le continent européen. Il comprend notamment un prêt européen, encore plus vaste, pour financer l’ensemble de l’effort de défense comme cela a été fait pendant le Covid.

La France, dont les comptes sont dans le rouge, y est favorable. Éric Lombard le ministre de l’Économie l’a évoqué le 17 mai, Clément Beaune, haut-commissaire, a aussi publié une note en ce sens le 19 mai. C’est pour lui le seul moyen de trouver les dizaines de milliards d’euros dont nous avons besoin pour assurer notre sécurité, sans avoir à sacrifier par exemple notre modèle social.

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