La FIV à trois parents, une découverte génétique qui pourrait changer la vie de centaines de familles

Au Royaume-Uni, huit bébés sont nés avec l’ADN de trois personnes, grâce à une nouvelle méthode de fécondation in vitro qui permet de protéger les enfants de maladies rares.

Article rédigé par Aurélien Accart
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Illustration informatique des mitochondries, des organites cellulaires. Photo d'illustration (MARK GARLICK/SCIENCE PHOTO LIBRA / SCIENCE PHOTO LIBRARY RF)
Illustration informatique des mitochondries, des organites cellulaires. Photo d'illustration (MARK GARLICK/SCIENCE PHOTO LIBRA / SCIENCE PHOTO LIBRARY RF)

Grâce à une donneuse d’ADN, des enfants sont nés au Royaume-Uni, selon les données publiées dans The New England Journal of Medicine, mi-juillet, grâce à une nouvelle méthode de fécondation in vitro, qui permet de protéger les enfants de maladies rares et pour l’instant autorisée uniquement outre-Manche : la FIV à trois parents. L'intérêt de cette technique n’est pas d'avoir trois parents ou davantage de cadeaux d’anniversaire, mais plutôt de protéger l’enfant d’une éventuelle maladie génétique rare que pourrait lui transmettre sa mère biologique. Le principe consiste à remplacer, dans ses toutes premières cellules, quelques gènes défectueux par des gènes sains issus de la donneuse.

Seules les mitochondries sont touchées

L’immense majorité des gènes d’un enfant, ceux contenus dans le noyau de ses cellules, proviennent exclusivement du père et de la mère. C’est donc à eux que l’enfant ressemblera. En réalité, seules quelques bribes de son génome, moins de 0,1%, viennent de la donneuse. Seuls les gènes des mitochondries sont manipulés, ces petits globules en forme de haricot. Ce sont les usines à énergie des cellules, qui ont leur propre ADN, et sont vitales à notre organisme. Elles ne sont transmises que par la mère. C’est pour cette raison qu’une donneuse est nécessaire lorsque celles de la mère sont défectueuses.

Selon l’étude qui vient d’être publiée dans le New-England Journal of Medicine, cette méthode ne comporte aucun risque pour les enfants. Il faut, toutefois, faire preuve d'une extrême prudence, d’autant plus que toute manipulation de l’ADN pose de grandes questions bioéthiques. Cette découverte génétique pourrait changer la vie de centaines de familles concernées par des maladies des mitochondries : 200 nouveaux cas sont recensés tous les ans en France.

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