Ballon d’or 2022 : Qui est Laure-Isabelle Mellerio, qui connait le nom des lauréats deux semaines avant tout le monde ?
L’intrus de l’actu donne chaque soir un coup de projecteur sur une personnalité qui aurait pu passer sous les radars de l’actualité.
Depuis 1956, la maison Mellerio fabrique chaque année le trophée du Ballon d’or. Et même les 2 "Ballons" (homme et Femme). Et disons-le tout de suite, à 18h54 à l’heure de cette chronique, elle sait ! Ils sont deux chez Mellerio : elle et le graveur qui a inscrit les deux noms il y a plusieurs semaines déjà. Laure-Isabelle Mellerio n’est pourtant pas elle-même née avec le nom de cette prestigieuse et plus ancienne joaillerie du monde. Au départ italienne, la famille fabrique les bijoux des rois de France – maison créée en 1515 – il n’y a pas que Marignan dans la vie ! En fait Laure-Isabelle a épousé un Mellerio, Laurent, de la 14ème génération, qui a longtemps été le patron. Elle était directrice artistique. Elle prend sa succession il y a quatre ans lorsqu’il décède. Ensemble, ils ont quatre fils, la 15ème génération. L’un d'eux est d’ailleurs directeur commercial international. Mais alors, elle ? Notre intruse du jour ? 52 ans, parisienne. Imaginez le poids de l’histoire.
Une formation artistique
Comment animer une maison pareille quand on n’est pas directement issue de la lignée ? Elle y parvient grâce une formation artistique. Architecte d’intérieur, histoire de l’art, gemmologie (la science des pierres précieuses, des coraux etc). Et bien sûr ses rêves de petites filles. La première chose qu’on voit chez sa maman, c’est les bagues, les colliers, explique Laure-Isabelle Mellerio. J’ai toujours joué à mixer les couleurs les matières, les porter. Mais je ne suis pas d’une famille de joailliers personnellement. Je suis plus dans l’artistique et dans l’histoire.
"En arrivant j’ai passé un an à regarder les archives de la maison pour trouver ce qui parle encore à une jeune fille d'aujourd'hui."
Laure-Isabelle Mellerio
Ce patrimoine c’est aussi ce qu’on appelle "la taille Mellerio". Car oui ils ont une taille de diamant à leur nom. Une taille à 57 facettes, bon courage pour recompter, inspirée d’un diamant célèbre de Marie de Médicis qui s’appelait le petit Sancy. De forme ovoïde, il est devenu le fil conducteur de toute leur production et création. Que ce joaillier historique se retrouve à concevoir et fabriquer ce Ballon d’or ne doit rien au hasard.
Les trophées sportifs sont une tradition de longue date dans la maison. En football, mais aussi en équitation ou en golf. C’est donc assez naturellement que le marché leur est proposé en 1956. Aujourd’hui, encore il est fabriqué dans l’atelier historique, rue de la Paix. Laure-Isabelle Mellerio voit encore son mari emmenant ses quatre fils quand ils étaient petits. On imagine les étoiles dans les yeux. Elle est incollable sur le sujet. Six mois de travail chaque année : 31 centimètres de haut, 23 de long et 23 de large, le trophée pèse 7,2 kilogrammes. Pardon d’avance à ceux qui l’imaginaient plein d’or !
Le nom du vainqueur gardé précieusement
"Le ballon est composé de deux coques soudées. L'ensemble est ensuite plongé dans de l'or, confie Laure-Isabelle Mellerio. Ce n'est pas un ballon en or massif. Ce ballon passe aussi dans les mains du ciseleur pour imiter les coutures d'un vrai ballon, puis du polisseur, du graveur qui va inscrire le nom du lauréat. La demande, c'était de faire quelque chose qui soit important mais portable. Et de créer dela la résonance avec le socle du ballon. D'où l'utlisation de la pyrite, un cristal avec des reflets dorés." Le secret du nom du lauréat en revanche, n’est jamais trahi. Même en insistant, à quelques heures de la cérémonie de remise, elle demeure muette. "J’ai quatre fils qui adorent le foot, rappelle-t-elle dans un sourire… et donc je suis travaillée au corps… mais non ! C’est quand même la confiance envers la maison. Je garde le nom du vainqueur précieusement." Chaque année, toute la famille assiste évidemment dans la salle au théâtre du Châtelet à l’annonce du palmarès. Six mois plus tard, l’atelier se remet au travail pour le trophée de 2023.
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