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Édito
Vote de confiance du 8 septembre : François Bayrou joue les kamikazes
Le Premier ministre joue son avenir politique en soumettant son gouvernement à un vote de confiance le 8 septembre, malgré une absence quasi certaine de majorité. Son pari, sauf miracle, semble perdu.
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François Bayrou, le kamikaze. Le Premier ministre se soumettra à un vote de confiance à l’Assemblée nationale le 8 septembre. À quitte ou double, à la vie à la mort ! Si François Bayrou était un joueur de poker, nous dirions qu’il fait tapis. Si François Bayrou était un samouraï, nous dirions qu’il se fait hara-kiri.
La question, le 8 septembre, est claire : mesdames et messieurs les députés, est-ce que vous me faites confiance ? Oui, ça passe. Non, ça casse. Le Premier ministre et son gouvernement devront plier bagage. François Bayrou, avec panache – reconnaissons-le, personne ne s’y attendait – prétend mettre les politiques face à leurs responsabilités avec cette question qui peut dire que la situation budgétaire n’est pas catastrophique ? Ce coup de théâtre le conduit à ramener le débat à sa survie et à lui : c’est à prendre ou à laisser ! Sauf que la messe semble dite. Le pari, sauf miracle, semble perdu. Pas besoin de calculette. François Bayrou n’a pas de majorité. Aucun Premier ministre – pas plus Élisabeth Borne que Gabriel Attal ou Michel Barnier – ne s’est risqué au vote de confiance depuis 2022.
Les oppositions ont un droit de vie ou de mort. La France insoumise votera contre, les communistes et les écologistes aussi. Marine Tondelier a raison quand elle dit qu’il s’agit là d’une démission de fait. Le socialiste Olivier Faure juge "inimaginable" de sauver la peau de François Bayrou. Même le Rassemblement national dégaine plus vite que son ombre. Marine Le Pen réclame l’arme nucléaire : la dissolution.
Les appels à manifester se multiplient sur les réseaux sociaux pour la journée du 10 septembre. Très impopulaire, François Bayrou fait-il un refus d’obstacle ? Poser la question, c’est déjà y répondre ! Et puis, encore une fois, quitte à sortir, le Premier ministre préfère la grande porte. Un coup d’éclat plutôt que subir une censure. Mourir les armes à la main le consolera peut-être. Le Béarnais est persuadé d’avoir un destin. Que celui-ci le conduise aux manettes du pays aujourd’hui, cela en devient presque mystique : le surendettement, la falaise, la catastrophe qui guette… Son refrain : c’est moi ou le chaos, au risque de mener le pays dans le mur !
Des interrogations sur la suite
Se pose du coup la question de la suite. Demandez à Emmanuel Macron. La balle est dans son camp : dissolution ou démission, la pression est maximale. Quelle personnalité peut prendre la suite à Matignon après deux Premiers ministres usés, renversés, renvoyés en neuf mois ? Sébastien Lecornu ? Une surprise sortie du chapeau ? C’est encore de la politique-fiction. Le Président, sans fusibles, sera automatiquement en première ligne dans la crise. C’est ce qu’il préfère. C’est lui qui a accepté de convoquer une session extraordinaire et validé le principe d’un vote de confiance, jeudi soir, lors d’un dîner au Fort de Brégançon.
François Bayrou en est ressorti inspiré. C’est un moment de clarification. Mot pour mot, le terme utilisé par Emmanuel Macron pour justifier la dissolution. Cette quasi-démission surprise, ou en tout cas ce vote de confiance, est une réplique du tremblement de terre d’il y a un peu plus d’un an.
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