Édito
Pas de vacances pour François Bayrou

Le Premier ministre compte plancher sur les dossiers de la rentrée qui s'annonce musclée et a fait savoir à ses ministres qu'ils devaient rester joignables.

Article rédigé par Aurélie Herbemont
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Le Premier ministre François Bayrou, le 24 juillet 2025. (DAMIEN MEYER / AFP)
Le Premier ministre François Bayrou, le 24 juillet 2025. (DAMIEN MEYER / AFP)

"Ça fait un an que je n'ai pas pris de vacances", souffle une ministre. La faute à une année politique chaotique. Depuis la dissolution, il y a eu le gouvernement Barnier, renversé en décembre, puis le gouvernement Bayrou nommé juste avant Noël, qui a dû faire un budget en quatrième vitesse, et qui depuis, planche sur les 44 milliards d'économies pour 2026, le tout sur fond de tensions au gouvernement avec Bruno Retailleau qui critique le macronisme, les éoliennes..., et les macronistes qui ripostent. Alors les ministres aspirent à une pause. "Si on pouvait se calmer sur l'ambiance pendant l'été, ça serait sympa", implore un conseiller. Un autre renchérit : "Les vacances feront du bien à tout le monde."

Mais le Premier ministre, lui, ne va pas prendre de congés. François Bayrou n'a jamais été branché vacances, même avant d'être à Matignon. Il va passer son été rue de Varenne pour peaufiner son budget. Le Premier ministre ira aussi sur le terrain au moins une fois par semaine, à la rencontre des Français qui travaillent. D'où ce message de service de Matignon : "S'il a besoin d'appeler ses ministres sur un sujet, il le fera". Les ministres n'ont pas droit à la déconnexion. Ils doivent rester joignables et mobilisables. Des crises peuvent toujours se produire au cœur de l'été, climatiques, sécuritaires ou autre, et le budget risque aussi de leur fournir des devoirs de vacances.

La rentrée "sent le pâté"

"Ça ne sera pas de tout repos", euphémise Matignon. Au gouvernement, certains espèrent que l'été, la plage, la montagne, les barbecues apaiseront les esprits sur le budget. Rien n'est moins sûr. Un appel à bloquer le pays circule sur les réseaux sociaux pour le 10 septembre, les syndicats décideront à la rentrée comment, eux, se mobilisent. et les oppositions, qui font monter la musique de la censure, vont aussi recharger leurs batteries cet été. D'où ce diagnostic d'un cadre centriste : "Ça sent le pâté".

Un ministre est aussi pessimiste : "Le jour viendra où le RN et le PS baisseront le pouce". Mais il y a des optimistes, comme cet autre ministre convaincu que "François Bayrou est capable de se sortir de situations inextricables".  "S'il passe son budget, après ce sera l'autoroute !", rêve un conseiller ministériel. En attendant, sur la route des vacances, les ministres auront forcément la rentrée dans un coin de leur tête avec cette question : quel est le meilleur itinéraire pour éviter la censure ? Censure qui serait synonyme de très grandes vacances.

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