"On est très prudents" : l'appel à la mobilisation le 10 septembre intrigue les services de renseignement, sans encore les inquiéter

Un appel à la mobilisation le 10 septembre émerge sur les réseaux pour protester contre les mesures d'économie du gouvernement. Les services de renseignement observent ce mouvement multiforme, sans s’en émouvoir pour l’instant.

Article rédigé par franceinfo
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Des manifestants "gilets jaunes" face à des policiers anti-émeutes, à Paris le 1er mai 2019. Photo d'illustration. (ZAKARIA ABDELKAFI / AFP)
Des manifestants "gilets jaunes" face à des policiers anti-émeutes, à Paris le 1er mai 2019. Photo d'illustration. (ZAKARIA ABDELKAFI / AFP)

Que peut-il se passer le 10 septembre ? Les forces de l'ordre sont-elles inquiètes ? Après les annonces du plan de 44 milliards d'euros d'économies de François Bayrou et surtout sa proposition symbolique de supprimer deux jours fériés, un blog "mobilisation10septembre" a été lancé pour inciter, notamment, à des actions collectives à la rentrée.

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Pour l'instant, les services de renseignement observent avec une forme de philosophie à ce stade : "L'été n'est pas une période très propice à la mobilisation", commente un haut gradé de la police. Il voit pour l'heure dans ces appels un mouvement "inorganisé", avec de multiples initiatives venues de tous bords : "Une frange qui paraît plutôt d'extrême droite, d'autres plus d'extrême gauche, des anciens gilets jaunes, et des personnes sans aucune idéologie."

Quant au projet pour le 10 septembre, le policier s'interroge : "Boycotter quoi ? Ce n'est pas clair." Ce responsable estime que "ce n'est pas la première fois que les gilets jaunes essaient de remettre le feu dans la rue", en ajoutant que "l'activité numérique, sur les réseaux sociaux, ne s'est jusque-là pas concrétisée".

Des syndicats à distance ?

En clair, il est un peu tôt pour se faire une idée. "On travaille dessus, mais on est très loin de l'événement, on est très prudents", nous explique un autre cadre policier. Plusieurs scénarios sont envisagés, dans une rentrée sociale potentiellement agitée dans laquelle les syndicats voudront, eux aussi, se faire entendre. "Des syndicats qui restent généralement à distance de ce genre de mouvements", estime le policier.

Est-ce qu'il y aura une convergence des luttes ? Les syndicats vont-ils absorber ce mouvement du 10 septembre ou les deux colères vont-elles s'exprimer en parallèle ? "Difficile de dire si ça va prendre", conclut un spécialiste du renseignement quand son collègue résume : "Ça peut finir en eau de boudin, mais il est un peu tôt pour savoir."

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