"C'est une cicatrice qui va rester", confie Christine Zamarreno qui était à Valence, en Espagne, lors des inondations
En octobre 2024, Valence est frappée par des pluies torrentielles inédites, causant 244 morts et laissant une ville meurtrie. Christine Zamarreno, témoin de la catastrophe, raconte les heures d’angoisse, les stigmates encore visibles et l’élan de solidarité qui a marqué à jamais les habitants.
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Le 9 octobre 2024, un déluge de pluie s'abat sur la région de Valence, en Espagne. L'équivalent de plus d'un an de précipitations est tombé en deux jours. Bilan : 244 morts et trois disparus. Christine Zamarreno, une Française qui passe ses vacances sur place, raconte alors à franceinfo les longues heures piégées dans un grand magasin, alors que son mari, dehors, essaie de résister aux flots dévastateurs. Plusieurs mois après, elle revient sur cette catastrophe qui restera gravée à jamais.
"Il y a quelque chose qui a changé en nous. La vision que j'ai par rapport au changement climatique. Pour moi, ce n'était pas proche. Et là maintenant, je sais qu'on y est".
Christine Zamarrenosur franceinfo
Christine Zamarreno retourne régulièrement à Valence et, si "tout a été nettoyé", la ville garde des stigmates de ce déluge. Le constat est pire pour les villages situés dans les terres. "Vous avez des villes où vous vous dites : ils vont jamais s'en remettre. Il y a encore des travaux, on a l'impression qu'il y a eu un bombardement. La force de l'eau a tout emporté. Je pense que ça va être une cicatrice qui va rester", raconte-t-elle.
"Je ne pourrai pas oublier ces milliers de jeunes qui affluaient pour aider"
Depuis ces inondations, il y a des manifestations qui rassemblent des milliers de personnes les 29 de chaque mois. Christine Zamarreno y participe quand elle revient à Valence. "On marche jusqu'au palais de la Generalitat, on sonne à la fin la fameuse alarme qu'on a eue sur le téléphone à 20h11. Un son très particulier qui nous prévient qu'il y a un risque d'inondation, alors qu'il y a déjà 2,5 mètres d'eau et qu'il y a déjà des centaines de morts. On la fait sonner sous les fenêtres du président de la Generalitat Valencienne, Carlos Mazon".
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Le slogan qui revient le plus, c'est "El Presidente a Picassen" (le président en prison). "On demande des comptes", résume-t-elle.
Il y a eu un grand élan de solidarité lors de la catastrophe, de nombreuses personnes sont venues aider. "C'est extraordinaire ce qui s'est passé, se souvient Christine Zamarreno. On voyait des lycéens, des étudiants. Mais qu'est-ce qu'ils étaient beaux ! Avec du recul, ils étaient magnifiques. Ils avaient pris les balais chez eux, ils avaient été dans les supermarchés, ils achetaient des packs d'eau, ils venaient aider. Ça affluait de toute l'Espagne. Il y en avait qui prenaient les TGV, ça venait de Saragosse, Barcelone, Madrid. Ils étaient couverts de boue et le lendemain ils revenaient. Je ne pourrai pas oublier ces milliers de jeunes qui affluaient pour aider."
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