Quand il avait 12 ans, Gulwali a quitté l'Afghanistan pour se réfugier en Europe

Quand il avait 12 ans, Gulwali a traversé seul neuf pays, durant un long périple d'un an qui l'a mené de l'Afghanistan jusqu'en Angleterre. Pourtant, il y a quelques années, le jeune Pachtoune ne s'imaginait pas quitter un jour ses montagnes afghanes qu'il aimait arpenter avec son berger de grand-père. Après la mort de son père et son grand-père en 2006, pour le protéger de la guerre et des talibans, proches de certains membres de sa famille, sa mère lui demande de quitter le pays avec son frère : "Aussi mal que les choses tournent, ne revenez jamais." Alors qu'il a 12 ans, Gulwali se retrouve donc seul sur la route vers l'Europe, après avoir perdu son frère en chemin.

Un an seul sur la route de l'exil

Sur sa route, Gulwali croise des passeurs malveillants, dort dans des conditions épouvantables, en Turquie ou dans la "jungle" de Calais, atterrit plusieurs fois en prison, faute de papiers d'identité. Il se retrouve en mer près de la Grèce sur un bateau chargé à ras-bord de migrants, prêt à couler, ou enfermé dans un camion pour passer en Angleterre. Sur sa route, il rencontre aussi parfois des gens lumineux qui l'aident à tenir le coup, lui offrent de la nourriture et leur sourire, denrée parfois rare sur le chemin de l'exil. Un long périple d'un an pour atteindre l'Europe, qu'il raconte dans un livre poignant, qui vient de paraître : Moi, Gulwali, réfugié à 12 ans (éd. Hachette Témoignages).

Après être arrivé en Angleterre, traumatisé, Gulwali a dû prendre le temps de se reconstruire. Il a pu aller à l'école et obtenir le statut de réfugié. Aujourd'hui, à 21 ans, il est étudiant en master de Sciences politiques en Angleterre et rêve de devenir un jour un homme politique - et pourquoi pas président - en Afghanistan, pour faire bouger les lignes de son pays d'origine. Récit personnel, son livre résonne aussi comme un appel à regarder en face la crise des migrants qui touche l'Europe. Sur le million de migrants arrivés en Europe l'an dernier, 27% d'entre eux sont des enfants. Selon Europol, les autorités ont perdu la trace de 10.000 mineurs, non accompagnés, qui venaient d'arriver en Europe durant les derniers 18 à 24 mois. Gulwali, lui, espère qu'un jour, plus aucun enfant ne se retrouvera comme lui seul sur la route de l'exil : "Si je fais un seul rêve, c'est celui-ci : que dans le futur, un enfant lise ce livre et demande "C'est quoi un réfugié ?". Nous pouvons changer le monde. Nous pouvons en finir avec ça".

Au micro de France Info junior, Clémence, Timelli et Fanta posent toutes leurs questions à Gulwali, qui leur raconte son périple à travers l'Europe à l'âge de 12 ans.

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