Meurtre de Charlie Kirk : les personnalités dans le collimateur de la galaxie MAGA sont peu à peu mises au pas ou écartées

Jimmy Kimmel, star de la télévision américaine est mise à l'écart par sa chaîne après des propos jugés offensants sur la mort de Charlie Kirk. Une éviction dans la lignée d'une offensive contre la moindre parole hostile à cette figure de la jeunesse conservatrice américaine.

Article rédigé par Nicolas Teillard
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Jimmy Kimmel le 2 mai 2025, Beverly Hills, Californie (TOMMASO BODDI / GETTY IMAGES NORTH AMERICA)
Jimmy Kimmel le 2 mai 2025, Beverly Hills, Californie (TOMMASO BODDI / GETTY IMAGES NORTH AMERICA)

La mort de Charlie Kirk n'en finit plus de diviser le pays et provoque une remise en question de la liberté d'expression. Un comble dans une Amerique qui a fait de la protection de la liberté d'expression le premier amendement de sa Constitution.

Cette liberté de parole sans limites ou presque, Charlie Kirk, en poussant le débat et la controverse à son paroxysme, en était à sa manière une incarnation. L'influenceur conservateur qui a pu déverser des propos parfois très violents au micro ou sur ses réseaux sociaux sans ne jamais être inquiété par la justice.

Un drame détourné à des fins politiques

Le meurtre de cette figure de la jeunesse conservatrice américaine survenu le 10 septembre 2025, a bouleversé son camp et ses partisans. Un drame utilisé politiquement par le président Donald Trump pour mener une offensive idéologique, cultuel et politique contre ses détracteurs. Le dernier en date, la suspension de l'animateur Jimmy Kimmel, figure de la chaîne ABC où il anime chaque soir un "late show" très populaire. Cette star de la télévision américaine a aussi plusieurs fois présenté la cérémonie des Oscars, mais il vient d'être mis à pied pour des propos tenus lundi 15 septembre, jugés offensants sur la mort de Charlie Kirk.

C'est sous une forte pression de la droite américaine, que la direction de la chaîne ABC a décidé de le retirer de l'antenne, "une excellente nouvelle pour l'Amerique" d'après le président Trump, ciblé par l'humoriste dans l'extrait qui a déclenché le licenciement.

Une sanction qui s'inscrit dans un mouvement de fond

C'est en particulier dans les médias ou les émissions de télévision, que les personnalités dans le collimateur de la galaxie MAGA sont peu à peu mises au pas ou écartées. Un autre animateur emblématique Stephen Colbert arrêtera son émission historique en fin de saison sous la pression de sa direction. Ils ne sont pas seuls, l'humoriste et comédienne Rosie O'Donnell, a été jusqu’à être menacée par le président lui-même de se voir retirer sa nationalité. C'est une véritable pression politique et même financière qui s'abat sur les institutions culturelles et les médias, à l'image des 15 milliards de dollars réclamés par Trump au New York Times cette semaine pour diffamation.

Après l'épisode dramatique du meurtre de Charlie Kirk, l'offensive est entrée dans une autre dimension. Une traque de tous les propos hostiles proférés à l'encontre de l'influenceur a été lancée par des militants et des élus républicains chauffés à blanc. "Si vous voyez quelqu’un se réjouir du meurtre de Charlie, dénoncez-le et, n’hésitez pas à le signaler à son employeur", c'est la consigne exprimée par le vice-président James David Vance.

Une consigne appliquée avec sévérité, qui a provoqué dans la foulée le licenciement de dizaines de personnes pour des propos tenus sur les réseaux sociaux. Ces mêmes réseaux sociaux ou le président Donald Trum et Elon Musk se faisaient le chantre d'une liberté d'expression sans limites.

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