Les géants de la tech Apple et Google sont-ils complices de la censure russe ?
Des développeurs d'application VPN qui ont été supprimées des stores russes d'Apple et de Google posent la question. Et le média en ligne russe, en exil, The Bell révèle que les géants de la tech jouent une sorte de double jeu avec le pouvoir russe.
Un VPN est une application qui permet de localiser votre téléphone ou votre ordinateur dans un autre pays que celui où vous vous trouvez effectivement. C'est devenu un outil essentiel pour contourner la censure en Russie, où des centaines de milliers de sites internet sont bloqués par la censure ou sur décision d'une entreprise étrangère qui ne veut plus travailler avec la Russie.
Pour contourner ces blocages, un VPN vous localise en France, par exemple, et vous permet d'écouter les chaînes de Radio France qui sont bloquées en Russie. On estime qu'un tiers des Russes utilisent des VPN aujourd'hui, pour lire des médias censurés ou pour effectuer des paiements à l'étranger, notamment.
Certains de ces VPN ont été supprimés en Russie par Google et Apple : c'est le cas de Amnezia ou DVPN, deux applis très populaires sur la plateforme Apple qui ont brutalement été retirées du magasin russe par la firme américaine le mois dernier, peu de temps après une demande de Rozkomnadzor, le gendarme de l'internet russe, qui lutte contre les VPN. En tout, plusieurs dizaines de services VPN ont disparu des boutiques russes Apple et Google ces derniers mois.
Apple et Google accusées de complicité avec le pouvoir russe
Une cinquantaine d'ONG, organisations de défense des droits humains et entreprises informatiques, accusent les deux firmes américaines, qui se refusent à tout commentaire, de favoriser la censure du Kremlin. Elles ont envoyé une lettre ouverte à Apple pour lui demander de cesser d'aider le gouvernement russe à réprimer la liberté d'expression.
Dans le même temps, Apple et Google sont régulièrement sanctionnées en Russie parce qu'elles n'appliquent pas toutes les lois russes : Google a été condamnée à une amende record récemment. Et il reste encore des services VPN sur leurs plateformes. Tout cela ressemble à un double jeu : d'un côté les autorités russes menacent, sanctionnent, mais n'interdisent pas Apple et Google, qui sont incontournables. De l'autre, les géants de la tech résistent un peu, mais lâchent probablement un peu de lest pour se maintenir sur le marché russe.
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