En Espagne, le traité avec le Mercosur réactive la colère des agriculteurs

Les agriculteurs espagnols ont célébré le premier anniversaire de leur mobilisation… par de nouvelles manifestations !

Article rédigé par Mathieu de Taillac
Radio France
Publié
Temps de lecture : 1min
Manifestation d'agriculteurs contre le traité avec le Mercosur, à Valence (Espagne) le 10 février 2025 (MANUEL BRUQUE / EFE)
Manifestation d'agriculteurs contre le traité avec le Mercosur, à Valence (Espagne) le 10 février 2025 (MANUEL BRUQUE / EFE)

Il y a un an, les revendications des agriculteurs espagnols se concentraient sur les lourdeurs administratives et la concurrence déloyale de pays tiers, notamment avec la signature de l’accord commercial avec le Mercosur. Ils avaient obtenu la satisfaction de certaines de leurs revendications. Le gouvernement avait proposé un paquet de 43 mesures parmi lesquelles des réformes pour simplifier l’accès aux subventions de la PAC, des mesures fiscales, des crédits à hauteur de 700 millions d’euros ou encore un plan pour faciliter la relève d’une génération à l’autre.

Sur les quatre organisations agricoles, deux avaient signé les 43 mesures, et deux avaient trouvé la proposition insuffisante. À défaut de convaincre tout le monde, le gouvernement avait quand même réussi à calmer le mouvement.

Mais aux raisons du mécontentement des agriculteurs est venu s’ajouter l’accord avec le Mercosur, qui renforce la concurrence des pays d’Amérique latine. Les paysans espagnols dénoncent qu’à nouveau on vient leur mettre des bâtons dans les roues avec une concurrence, qui, selon eux, ne respecte pas les mêmes exigences que les autres. 

"Nous devrions, en Europe, mieux regarder comment sont faits les traités, et quels sont leurs impacts sur chaque secteur. Le nôtre est fragile, a de grandes difficultés sur les marchés, ce qui rentre aux frontières n’est pas contrôlé, nous faisons face à une fraude de miels de mauvaise qualité ou de sucres… Et on va ajouter à tout ça un nouveau problème, l’accord avec le Mercosur."

Carlos Perello, représentant des apiculteurs au sein du syndicat Union de Uniones

devant la représentation de la Commission européenne à Madrid

Côté gouvernement, tout ce qui vient de l’Amérique latine est bon à prendre. Madrid dit toujours, c’est l’une des rares permanences de la politique espagnole, que le pays est "un pont entre l’Amérique latine et l’Europe", pour des raisons évidentes liées à l’histoire, à la culture et à la langue. Et comme c’est le Mercosur, malgré toutes les craintes et les critiques de ses agriculteurs, Madrid signe le papier des deux mains. 

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