Comment manager la génération Z dans le secteur agricole ?
D’ici quelques années, un quart des salariés agricoles seront des jeunes nés après 1995. Mais les aspirations professionnelles de cette nouvelle génération ne sont pas toujours en ligne avec les attentes des recruteurs, c'est-à-dire les exploitants agricoles. C’est ce que montre une étude réalisée l’an dernier en Bretagne, dans le département du Finistère.
En Bretagne, comme ailleurs, le temps presse. Dans moins de sept ans, quatre exploitants agricoles bretons sur dix vont partir à la retraite, et la relève est loin d’être assurée. Aujourd’hui, un enfant d’agriculteur sur quatre, seulement, reprend l’exploitation familiale. Le secteur doit donc attirer des adultes en reconversion, et surtout, former beaucoup de jeunes urbains ou néoruraux, qui n’ont pas de lien avec ce milieu. Or, "si les lycées et les écoles agricoles sont assez bien remplis en Bretagne, peu s’orientent dans la production à la fin de leurs études", affirme Gilles Burel, qui dirige l'ANEFA, l’association nationale pour l’emploi et la formation en agriculture, dans le département du Finistère.
Difficultés relationnelles avec l'employeur
L’association a interrogé plus de 800 jeunes finistériens en filière agricole, de la terminale au BTS. S’ils sont globalement satisfaits et contents de leur orientation, 20% d’entre eux affirment avoir rencontré des difficultés sur le terrain, lors de stage ou en contrat d’apprentissage. Dans l’immense majorité des cas, il s’agit de problèmes relationnels avec l’employeur, parfois avec d'autres salariés, et dans certains cas avec "les parents de l'exploitant qui vivent sur place". Une petite minorité évoque aussi des horaires de travail trop intenses, cette perception étant un peu plus forte chez les jeunes non issus du milieu agricole. Ces derniers sont d’ailleurs un peu plus nombreux à désirer des horaires fixes et à ne pas vouloir travailler du tout ou pas trop fréquemment le week-end, "probablement parce qu'ils ont rarement vu leur parent travailler le samedi ou le dimanche" s'interroge Gilles Burel. "Cette génération, dit-il, exprime avant tout le besoin d'avoir une vie sociale, en dehors du boulot".
Addicts au téléphone
Comment les exploitants agricoles perçoivent-ils ces jeunes candidats ? "Certains se plaignent de jeunes présents physiquement, mais pas toujours là mentalement" résume Gilles Burel de l'Anefa du Finistère. 58 % des exploitants les décrivent comme addicts à leur téléphone portable. Un tiers pense qu’ils manquent d’implication dans le travail. Un quart dit que les jeunes ne supportent pas les remarques et qu’ils quittent leur poste à la moindre contrariété, enfin 21% pointent un refus des heures supplémentaires et le travail le week-end. À noter que les 400 exploitants bretons interrogés sont, pour leur part, presque tous issus du milieu. Ces résultats montrent que "les employeurs agricoles doivent se former au management et ouvrir le dialogue sur les conditions de travail". C’est nécessaire, dit Gilles Burel, pour attirer et fidéliser cette nouvelle génération, et notamment les jeunes venus des villes.
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