C'est dans ma tête. Les jeunes et la violence
Le CNRS vient de rendre publics les premiers résultats d’une étude sur les lycéens et la radicalité.
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Un lycéen a organisé, il y a quelques jours, une fusillade dans son lycée. Et on voit, depuis quelques années, de plus en plus de jeunes tomber dans la violence. Comment expliquer ce phénomène ?
L’explication est certainement multi factorielle et elle relèverait d’un travail pluridisciplinaire. Mais on peut donner, je crois, quelques pistes de réflexion. Alors lesquelles ? Je crois qu’il faut prendre en compte d’abord ce qui relève, pour chacun de ces jeunes gens, de sa problématique voire de sa pathologie personnelle.
Problématique et pathologie qui relèvent toujours de ce que l'enfant a vécu
Un adolescent qui, pour se venger de camarades qui l’ont fait souffrir, ne voit pas d’autre solution que de prendre un fusil et d’aller les tuer est forcément un adolescent qui a, depuis longtemps, des problèmes (même s’ils ne prennent pas la forme d’une pathologie psychiatrique précise). Et, même si l’on ne va pas jusqu’à la pathologie psychiatrique, on peut dire que l’adhésion à une idéologie qui prône la destruction systématique de tous ceux que l’on considère comme des ennemis, suppose de sérieuses failles psychologiques.
De sérieuses failles psychologiques
On peut penser d’abord à des failles qui tiennent à l’éducation familiale : la première réaction d’un enfant petit, quand un autre le dérange, est de le violenter. Et c’est l’éducation qui va lui apprendre à remplacer les coups par la parole. Les gens – jeunes ou pas – qui sont violents ont souvent souffert de carences éducatives importantes.
On peut penser ensuite à des failles dues à un excès de souffrances. Parce que si l’on a été respecté par des parents qui donnaient l’exemple en respectant les autres, si l’on a été protégé, écouté et accompagné, il est rare que l’on devienne un être habité par la haine et la violence. On est violent parce que l’on a subi dans son histoire (ou vu subir par des proches) de la violence.
On a accumulé en soi cette violence, et ensuite, plus tard, on la projette à l’extérieur de soi, sur des personnes que l’on prend pour cible.
Et puis il faut penser aussi à des failles dans la scolarité. L’accès à la culture joue un rôle très important dans la prévention de la violence. Parce qu’elle donne des moyens d’exprimer cette violence autrement que par des actes violents.
Des facteurs personnels mais aussi des facteurs plus sociologiques
Bien sûr. Les adolescents ont toujours eu envie de changer le monde, c’est lié à leur besoin de rejeter leur enfance et le (vieux) monde de leurs parents. Et c’est un phénomène normal et positif parce qu’il permet au monde d’avancer. Le problème c’est qu’il y avait autrefois en France des organisations politiques qui pouvaient rassembler ces jeunes et leur permettre d’exprimer leur révolte sans tomber dans la destruction systématique. Et il n’y en a plus.
Et puis il y a la crise de l’éducation. Les parents ont de plus en plus de mal à éduquer. Et en plus, on leur interdit aujourd’hui, au nom d’une supposée "bienveillance", toute position d’autorité en leur faisant croire qu’elle pourrait traumatiser leurs enfants.
Des enfants élevés sans les limites nécessaires
Résultat : les enfants sont élevés dans une sorte de cocon qui ne les prépare pas à la dureté du monde. Et qui ne leur apprend pas la réflexion et la responsabilité. Ils sont élevés sans les limites dont ils ont besoin. Et, devenus grands, certains vont chercher ces limites auprès de religions qui prônent un dieu tyrannique, qui interdit tout. C’est une chose à laquelle les partisans de l’éducation "bienveillante" devraient réfléchir !
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