Prison, usine d'incinération... En Corée du Sud, on se bat pour accueillir des infrastructures longtemps jugées indésirables
Face à la baisse démographique, certaines communes sud-coréennes n’hésitent plus à accueillir des projets de grands bâtiments publics d'habitude mal perçus par la population, pour attirer emplois et habitants.
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Les habitants réagissent toujours de la même manière que ce soit en France, au Japon ou en Corée du Sud. Il y a des infrastructures un peu maudites qu'ils refusent presque toujours systématiquement. C'est un problème de mauvaise réputation. Les États ont ainsi beaucoup de mal à trouver des terrains pour faire construire de nouvelles prisons. C'est aussi vrai pour les centrales nucléaires, les incinérateurs ou même les crématoriums. La population locale dit qu'elle a peur de troubles à l'ordre public, de nouveaux dangers. Les gens pensent aussi que l'image de leur commune va être abîmée et que donc le prix de l'immobilier va forcément baisser.
Mais cette attitude est en train de changer en Corée du Sud. Le gouvernement voit les choses évoluer très rapidement, notamment dans les zones rurales. La Corée du Sud a l'un des taux de fécondité les plus bas de la planète. Les Coréens ne font plus beaucoup de bébés. Et la population va s'effondrer. On recense aujourd'hui 52 millions d'habitants dans le pays. Mais les dernières projections montrent qu'il n'y en aura plus que 35 millions dans 50 ans. Plein de communes sont menacées de disparition. Donc les mairies se mobilisent pour essayer d'attirer des grands bâtiments publics qui vont permettre de faire venir de nouveaux habitants. Et leurs administrés sont maintenant d'accord.
Des compétitions entre les villes
Par exemple, dans la ville de Taebek, à 200 kilomètres à l'est de Séoul, les habitants ont monté une pétition pour obtenir l'installation d'une prison. Il y a eu plus de 10 000 signatures, et le ministère de la Justice a accepté. La nouvelle prison va être inaugurée en 2028. Cela pourrait attirer 2 700 personnes : les gardiens, les employés et leurs familles. Il y aura aussi toute l'activité liée aux visites des détenus. Tout ça, c'est de la consommation, de la croissance économique. Et c'est une chance unique de sauver son village.
Il y a d'autres projets qui sont maintenant bien acceptés par les habitants. Il y a une telle demande que les régions peuvent maintenant organiser une sorte de compétition entre les villes qui veulent ces infrastructures, dont personne ne voulait avant. En 2024, le comté de Geochang, dans la province du Gyeongsang du Sud, a organisé un appel d'offres pour une grande usine d'incinération. Il proposait un chèque pour l'installation et il a promis de donner 20% des revenus de l'usine à la commune qui serait prête à l'accueillir. Finalement, neuf communes ont concouru. Et c'est le village de Daeya-ri qui a gagné en montrant qu'il avait le soutien de 97% de ses habitants. Récemment, il y a eu une compétition similaire, mais pour un funérarium avec six mairies en concurrence. Et là aussi, c'est la population la plus motivée qui l'a emporté.
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