Pour freiner son déficit fiscal, la Malaisie s'attaque aux produits et services non-essentiels

L'État français n'est pas le seul à chercher à réduire son déficit, le gouvernement malaisien vient lui aussi d'enclencher une réforme fiscale. Pour remplir ses caisses, il a décidé de s'attaquer aux produits et services, qu'il juge non-essentiels, comme les mangues, le vin rouge ou encore les inscriptions en salles de sport.

Article rédigé par Yann Rousseau
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
La Malaisie vise produits non-essentiels pour réduire son déficit. (Photo d'illustration). (MOHD RASFAN / AFP)
La Malaisie vise produits non-essentiels pour réduire son déficit. (Photo d'illustration). (MOHD RASFAN / AFP)

La Malaisie a longtemps souffert d'un déficit fiscal très important, c'est-à-dire que son gouvernement dépensait chaque année plus qu'il n'arrivait à collecter en impôts. Le déficit dépassait les 6% après le Covid, et le gouvernement veut le faire tomber sous les 4% en 2025. Il a donc ajusté, ce qu'on appelle dans le pays de 35 millions d'habitants, la taxe sur les services et les ventes. Elle existe depuis longtemps, mais le 1er juillet, elle a été augmentée et surtout, elle a été étendue à plein de produits décrits comme non-essentiels.

 L'idée du gouvernement est d'épargner les produits du quotidien, comme le riz, le poulet ou les légumes, pour ne pas pénaliser les plus pauvres. Par contre, il impose désormais une taxe qui va de 5 à 10% sur des produits qui sont considérés comme des luxes, dont la population pourrait très bien se passer. Ces petits plaisirs, c'est bien sûr, tous les produits des marques de luxe étrangères, mais c'est aussi le fromage, le saumon ou le crabe, ou encore les myrtilles, les avocats, les vélos de course, les antiquités, les cours de soutien privés, et même les soirées au karaoké.

Une population mécontente

S'il n'y a pas de manifestations dans les rues de Kuala Lumpur pour défendre le karaoké, beaucoup de gens se plaignent, que ce soit des consommateurs, des importateurs ou des petites entreprises et le gouvernement a dû parfois reculer. Il voulait, par exemple, classer les pommes et les oranges, comme non-essentielles, car elles sont principalement importées en Malaisie. Mais il y a eu une levée de boucliers dans les familles, et elles ont finalement échappé à la taxe. Les coiffeurs et les soins de beauté étaient aussi considérés dans la réforme comme services non-essentiels, mais les propriétaires de salons se sont agacés et le gouvernement a finalement décidé de les exempter.

De plus en plus de pays développent ce genre de taxations spéciales sur des produits qui sont jugés superflus par les gouvernements. L'Inde a, par exemple, mis en place des taxes à la consommation très élevées sur les boissons gazeuses. Les sodas des grandes marques américaines sont ainsi soumis à une taxe de 28% dans le pays, le même niveau de taxation que pour les voitures de luxe.

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