Le Japon dévoile un canon électromagnétique capable d’intercepter des missiles à très haute vitesse

Ce système, baptisé "railgun", utilise une propulsion électromagnétique permettant de tirer des projectiles à des vitesses inégalées, dans un contexte mondial marqué par la multiplication des conflits armés.

Article rédigé par Yann Rousseau
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Les spécialistes de la défense sont à Tokyo cette semaine pour un grand salon sur l’armement. (Dsei Japan)
Les spécialistes de la défense sont à Tokyo cette semaine pour un grand salon sur l’armement. (Dsei Japan)

Le salon international de la défense se tient actuellement à Tokyo et le Japon y a créé la surprise en dévoilant un prototype de canon de nouvelle génération. Les canons conventionnels, présents notamment sur les navires de guerre, reposent encore largement sur l’usage d’explosifs pour propulser leurs obus. Cette méthode limite leur vitesse à environ 3 000 kilomètres par heure, une cadence insuffisante pour intercepter des missiles ennemis qui atteignent des vitesses bien supérieures en phase terminale. Ces limites concernent aussi la portée de tir, restreinte par la technologie actuelle.

Face à ce constat, l’agence japonaise ATLA, rattachée au ministère de la Défense, a développé une alternative reposant sur la technologie du "railgun". Dans ce dispositif, le projectile est placé entre deux rails parallèles, traversés par un fort courant électrique. Ce système génère une poussée électromagnétique capable de propulser les projectiles à des vitesses bien supérieures à celles des systèmes classiques.

Des essais menés sur un navire militaire japonais ont déjà permis d’atteindre une vitesse de 8 000 kilomètres par heure. Les ingénieurs espèrent bientôt franchir le cap des 10 000 kilomètres par heure, soit trois fois plus que les obus traditionnels. Le "railgun" permettrait ainsi d’atteindre des cibles situées à plus de 200 kilomètres, tout en conservant une capacité d’interception rapide et précise.

La Chine, les États-Unis et la France aussi sur le créneau

Si le Japon semble en tête dans le développement et les essais de cette technologie, d’autres puissances militaires travaillent également sur le "railgun". La Chine, les États-Unis et la France progressent rapidement dans ce domaine, considérant le "railgun" comme une technologie stratégique face aux nouvelles menaces balistiques.

Le Japon a d’ailleurs engagé une collaboration avec des équipes franco-allemandes dans le cadre d’un projet européen initié en 2023. Un prototype issu de cette coopération pourrait être présenté prochainement, confirmant l’intérêt croissant pour une technologie qui pourrait bouleverser les capacités d’interception et de dissuasion dans les années à venir.

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