"Les entreprises qui embauchent de manière durable seront récompensées", annonce Bruno Le Maire
Le ministre de l'Economie et des Finances, invité de franceinfo lundi, a confirmé le projet du gouvernement de "récompenser" ou de "sanctionner" les entreprises en fonction de leurs comportements face à l'emploi.
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Bruno Le Maire, ministre de l'Economie et des Finances, invité de franceinfo lundi 16 octobre, a réagi aux déclarations d'Emmanuel Macron, la veille, sur la lutte contre le chômage. Lors d'un entretien télévisé sur TF1 et LCI, le chef de l'Etat a estimé que "les effets de ses réformes" sur le chômage seraient visibles" dans un an et demi, deux ans". "Nous changeons de modèle, cela prend du temps", a déclaré Bruno Le Maire. "Nous passons d'un traitement social à un traitement économique, pour des emplois plus nombreux et plus solides", a-t-il expliqué.
D'après le quotidien Les Echos, le gouvernement a le projet de pénaliser les entreprises qui licencieraient plus fréquemment que d'autres ou qui auraient fréquemment recours à des contrats courts. "C'est une question de justice", a déclaré Bruno Le Maire, confirmant "le principe" du projet et précisant que "la négociation est entre les mains de la ministre du Travail, Muriel Pénicaud".
"Nous aidons les entreprises, il faut que les entreprises aient un comportement favorable à l'emploi", a ajouté le ministre de l'Economie et des Finances. "On ne crée pas de conditionnalité. Nous créons un cadre efficace et juste. Il est envisageable de fixer un certain nombre de critères qui font que des entreprises qui embauchent de manière plus durable (...) puissent être récompensées ou sanctionnées" [dans le cas contraire], a-t-il précisé. "Il est normal qu'il y ait l'aspect positif et l'aspect plus contraignant."
Par ailleurs, après l'annulation de la taxe à 3% sur les dividendes par le Conseil constitutionnel, début octobre, "une contribution exceptionnelle est envisageable", a déclaré Bruno Le Maire. "Le coût est d'au moins 9 milliards d'euros pour l'Etat" a-t-il déclaré.
"Nous avons provisionné 5,7 milliards d'euros sur la durée du quinquennat (...) Une somme insuffisante qui va obliger l'Etat à trouver de l'argent ailleurs", a précisé le ministre de l'Economie et des finances. "C'est la preuve qu'il faut arrêter de faire n'importe quoi avec la fiscalité".
"Les engagements" de GE sous surveillance
La direction de General Electric Hydro/Alstom Grenoble prévoit de supprimer 345 emplois sur un peu plus de 800 postes. Bruno Le Maire a toutefois assuré que le groupe devra tenir ses promesses. "General Electric devra tenir ses engagements qui sont la création de 1 000 emplois net à la fin de l'année 2018. Voilà l'engagement qui a été pris par General Electric vis-à-vis de l'Etat français. Cet engagement est toujours valable et nous nous assurerons qu'il soit tenu". Les salariés du site de Grenoble vont être reçus par le ministère. "Il n’est pas question de laisser tomber General Electric Grenoble. Au contraire, nous aiderons, nous soutiendrons, nous trouverons des solutions", a ajouté le ministre de l'Economie.
"Des comptes" demandés à Airbus
Le groupe aéronautique Airbus fait l'objet d'enquêtes pour présomption de violation des lois anticorruption. "Je ne fais de procès d'intention à personne, simplement il y a les faits, des allégations de versements illégaux dans le cadre de contrats à l'étranger, c'est inacceptable", a jugé Bruno Le Maire. Le ministre de l’Economie et des Finances a précisé avoir convoqué le président du conseil d'administration d'Airbus. "Je lui ai demandé des comptes, la transparence, quelles mesures il comptait prendre pour remédier à ces allégations et s'il y avait derrière, une réalité." Le président du conseil d'administration a fait un certain nombre de propositions. "Nous sommes en train de les étudier, mais nous irons jusqu'au bout du sujet pour voir exactement ce qu'il s'est passé et en tirer toutes les conséquences. Je prends les choses très au sérieux", a prévenu le ministre.
"La dénonciation ne fait pas partie de mon identité politique"
Le hashtag #balancetonporc, un appel à dénoncer les harceleurs sexuels est devenu viral ce week-end sur Twitter, dans la foulée du scandale Weinstein aux États-Unis. La plupart des messages dénoncent des agresseurs anonymes. Interrogé sur le fait de savoir s'il connaissait un homme politique dont on pourrait dire dans 10 ans, 'nous savions qu'il était un harceleur', Bruno Le Maire a répondu "non". Si cela était le cas, le dénoncerait-il ? "Non", a-t-il affirmé. "C'est compliqué, mais la dénonciation n'a jamais fait et ne fera jamais partie de mon identité politique et de toute façon, je n'en connais pas."
Le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, est revenu sur ses propos. "Je me suis mal exprimé, je le regrette", a-t-il précisé dans une courte vidéo diffusée sur les réseaux sociaux trois heures après l'émission. Le ministre de l'Economie a expliqué avoir "réagi au mot de dénonciation" qu'il n'aime pas. "Mais j'aurais dû réagir au problème du harcèlement sexuel lui-même que subissent trop de femmes en France", a-t-il ajouté. "ll va de soi que si j'étais au courant de faits de harcèlement sexuel contre une femme je serai le premier à les signaler. Parce que nous ne pouvons plus (...) tolérer ce silence", a-t-il conclu.
Regardez l'intégralité de l'entretien de Bruno Le Maire sur franceinfo lundi 16 octobre.
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