Palme d'or attribuée à Jafar Panahi : l'Iran dénonce des propos "insultants" de la France et convoque le chargé d'affaires à Téhéran

Dans un message publié samedi soir, le chef de la diplomatie française, Jean-Noël Barrot, a dénoncé "l'oppression du régime iranien".

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le réalisateur iranien Jafar Panahi avec la Palme d'or lors du 78e Festival de Cannes, le 24 mai 2025. (DANIELE CIFALA / NURPHOTO / AFP)
Le réalisateur iranien Jafar Panahi avec la Palme d'or lors du 78e Festival de Cannes, le 24 mai 2025. (DANIELE CIFALA / NURPHOTO / AFP)

Au lendemain du sacre du cinéaste iranien Jafar Panahi au Festival de Cannes, l'Iran a convoqué le chargé d'affaires français à Téhéran. Motif : protester contre les propos "insultants" de la France, après la remise de la Palme d'or au réalisateur dissident, a rapporté dimanche 25 mai l'agence de presse officielle Irna. "Suite aux propos insultants et aux allégations infondées du ministre français des Affaires étrangères à l'encontre de l'Iran, le chargé d'affaires à Téhéran a été convoqué au ministère", relaie ce média d'Etat. Dans un message publié sur X samedi soir, le chef de la diplomatie française, Jean-Noël Barrot, a dénoncé "l'oppression du régime iranien".

Jafar Panahi, 64 ans, a reçu samedi le prestigieux prix pour Un simple accident, un brûlot politique dans lequel d'anciens détenus sont tentés de se venger de leur tortionnaire. Au mépris des lois de la République islamique, plusieurs de ses actrices apparaissent sans voile. Critique de longue date du pouvoir iranien, le cinéaste a été incarcéré à deux reprises dans son pays : 86 jours en 2010 et près de sept mois entre 2022 et 2023. Il avait entamé une grève de la faim pour obtenir sa libération.

Jafar Panahi de retour dimanche en Iran

Aucun responsable iranien n'avait commenté dimanche la deuxième consécration à Cannes d'un Iranien, après celle d'Abbas Kiarostami pour Le goût de la cerise, en 1997. L'agence de presse conservatrice Fars a affirmé que le choix du jury était politique.

Grand nom du cinéma iranien, Jafar Panahi a vu ses œuvres régulièrement primées dans les plus grands festivals, de Cannes à Venise en passant par Berlin. Le réalisateur doit rentrer dimanche en Iran. Un retour qui ne lui fait "pas du tout" peur, a-t-il déclaré à l'AFP.

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