: Vidéo Afrique du Sud : Orania, la ville réservée aux blancs nostalgiques de l'apartheid
Plus de dix ans après la mort de Nelson Mandela, l'Afrique du Sud ne ressemble guère à la "nation arc-en-ciel" de ses rêves. Des nostalgiques de l’apartheid y ont fondé une ville 100% blanche, aujourd'hui en plein essor. Plus de trois décennies après l'abolition de la ségrégation raciale, un extrait d'"Envoyé spécial" à Orania, où les Noirs sont absents.
A la station-service, à la boucherie, à l'école et au supermarché.... tout le monde est blanc. C'est la règle pour vivre à Orania, en Afrique du Sud : être afrikaner, chrétien, et blanc. Elle a été imposée par les fondateurs de cette ville située dans la province semi-désertique du Cap-Nord. Et si certaines familles s'y installent, c'est bien parce qu'à Orania, il n'y a aucun Noir. Les nouveaux arrivants se disent "rassurés" et s'estiment en sécurité ici. En vingt ans, la communauté est passée de quelques centaines d'habitants à 3 000 aujourd'hui, qui vivent en autarcie. Orania a même sa propre monnaie... sans le visage de Nelson Mandela sur les billets.
Sur les rives du fleuve Orange, les terres sur lesquelles a été fondée Orania ont été achetées par plusieurs familles afrikaners en 1991. L'année de la fin de l'apartheid, quand les Noirs ont enfin obtenu les mêmes droits que les Blancs, elles sont venues se barricader ici.
Un buste d'Hendrik Verwoerd, père de l'apartheid
Loin de vouloir offrir un refuge aux racistes, le projet affiché de cette enclave blanche est de "préserver la culture afrikaner et de la développer. Il n'est pas question de refuser de vivre avec les Noirs". C'est ce qu'affirme le porte-parole officiel d'Orania, Joost Strydom, avant de faire visiter une sorte de sanctuaire aux journalistes.
Au sommet d'une colline qui surplombe la ville ont été réunies des statues déboulonnées ailleurs dans le pays. En bonne place, le buste d'Hendrik Verwoerd, Premier ministre d'Afrique du Sud de 1958 jusqu'à son assassinat en 1966 et idéologue de l'apartheid, qui a imaginé et mis en place les lois ségrégationnistes. Les principaux fondateurs d'Orania ne sont autres que sa fille et son gendre, Anna et Carel Boshoff.
La mairie aux mains d'un parti d'extrême droite
Malgré cette hérédité chargée, il s'agirait ici, selon le porte-parole, de défendre une minorité : celle des Afrikaners, qui n'a selon lui "pratiquement aucun pouvoir politique et économique dans le pays. Vivre à Orania est une question de survie, non seulement physique, dans un pays très violent, mais aussi culturelle. Nous voulons une région où les Afrikaners peuvent vivre par milliers, voire par millions".
Pour les protéger, ces Afrikaners qui se posent en victimes peuvent compter sur le seul parti politique présent à Orania. C'est un parti d'extrême droite, le Freedom Front Plus. A sa tête, on trouve le fils du fondateur d'Orania et petit-fils de "l'architecte de l'apartheid", Wynand Boshoff.
But ultime : une nation blanche indépendante
En vingt ans, le Freedom Front Plus a presque doublé son nombre d'électeurs, rejoint la coalition au pouvoir, et a même fait son entrée au gouvernement. Le parti veut créer une nation blanche, indépendante. "C'est le but ultime que nous poursuivons, déclare Wynand Boshoff. Nous avons une vision régionale, Orania n'est pas juste une petite communauté isolée. Ce n'est pas une simple ville test pour les Afrikaners. Nous avons une perspective plus large pour l'Afrique du Sud."
Extrait de "Les nostalgiques de l'apartheid", un reportage à voir dans "Envoyé spécial" le 19 septembre 2024.
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