"Flotte fantôme" : la France met la pression sur la Russie

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Article rédigé par France 2 - C. Guttin, A. Ponsinet, @RevelateursFTV, P. Patry, G. Chalivat, S. Ripaud. Édité par l'agence 6Medias
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Emmanuel Macron appelle à accroître la pression contre la flotte fantôme russe. Mais que représente précisément cette flotte ? Combien a-t-elle de navires ? Combien rapporte-t-elle à la Russie ?

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.

En montant sur le pétrolier le Boracay, les militaires français s'attaquent à la flotte fantôme russe et mettent la pression sur Moscou. La flotte, d'environ 900 bateaux, circule la plupart du temps en mer Baltique. Ces navires rapportent, selon la France, 30 milliards d'euros à l'économie russe. Un système que l'Europe veut faire dérailler. "Nous avons décidé de passer un pas en allant vers des politiques d'entraves, quand, dans nos eaux, nous avons des bateaux suspects qui participent à ces trafics, il s'agit donc de réduire la capacité de la Russie à continuer de se financer par ce biais et à financer son effort de guerre", déclare Emmanuel Macron.

Contourner l’embargo européen

Après la guerre en Ukraine, les Européens interdisent à la Russie d'exporter son pétrole en Europe. Alors, pour contourner l'embargo, Moscou développe sa flotte fantôme et la technique du transbordement. En pleine mer, un pétrolier russe transfère du pétrole à un autre bateau qui lui est intraçable. C'est ce dernier qui vendra le pétrole à l'étranger. "Ça leur permet de faire du commerce. Cela permet de vendre à deux acteurs importants qui sont la Chine et l'Inde, plutôt des gros raffineurs", explique Paul Tourret, directeur de l’Institut Supérieur d’Économie Maritime (ISEMAR).

Si les bateaux de la flotte sont aussi appelés fantômes, c'est parce qu'ils savent se rendre invisibles. Le Boracay a changé au moins cinq fois de nom. En avril, il s'appelait par exemple Kiwala. Les vaisseaux n'hésitent pas aussi à hisser des pavillons de nationalités différentes pour tromper les autorités et à éteindre leur système de radar, ce qui les rend indétectables.

Des sabotages

La flotte fantôme est aussi soupçonnée d'être à l'origine de sabotages, comme des câbles coupés en mer Baltique, ou de servir de base de lancement pour des drones. Des attaques que balaie devant le micro de France Télévisions le porte-parole de Vladimir Poutine. "Le président français dit qu'il faut ralentir le commerce du pétrole, mais si ce n'était pas du pétrole russe ? Tout cela fait partie d'une grande hystérie", déclare Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin. Une réunion des chefs d'État-majors européens pour lutter contre cette flotte fantôme est prévue dans les prochains jours.

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