Afrique du Sud : malgré les risques, les mines de charbon tournent à plein régime
Depuis le début de la crise énergétique, le charbon, le pire des combustibles, est de nouveau très plébiscité. Les Européens passent commande en Afrique du Sud, où les mines tournent à plein régime en dépit des conséquences pour la santé de la population.
Dans la mine de Khanye Colliery (Afrique du Sud), l'extraction de charbon tourne à plein régime. Clifford Hallatt, le directeur des opérations, se frotte les mains. "On pousse la production à son maximum. La demande de charbon sud-africain est très élevée en ce moment", dit-il. Depuis le début de la guerre en Ukraine, les livraisons vers l'Europe ont été multipliées par sept. Quelques mois auparavant, les pays européens demandaient pourtant à l'Afrique du Sud d'abandonner le charbon, promettant une enveloppe de 7,3 milliards d'euros avec les États-Unis.
Une catastrophe environnementale et sanitaire
Pour l'environnement, le charbon est un problème majeur. La région, qui abrite 12 des 15 centrales à charbon du pays, est l'un des plus gros foyers mondiaux de gaz à effet de serre. Les fumées toxiques seraient également responsables de la mort prématurée de 2 200 Sud-Africains chaque année. Les quartiers pauvres, voisins des sites d'exploitation, sont les plus exposés. Pour dénoncer la situation, plusieurs ONG ont assigné le gouvernement sud-africain en justice, procès qu'elles ont remporté. Mais en plus des exportations, l'Afrique du Sud est dépendante du charbon pour sa consommation. Il fournit près de 90 % de l'électricité du pays.
Parmi nos sources
Evaluation des émissions de carbone dans la région de Khanye Colliery :
Répartition des sources de production d'électricité en Afrique du sud :
Liste non exhaustive
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