Marseille : les cars de tourisme interdits sur le Vieux-Port

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Ils faisaient jusque-là partie du paysage sur le Vieux-Port : les cars de tourisme. Eric et Alain se réjouissent de voir de nouveau la Bonne Mère quand ils prennent leur café du matin. "Ça dégrade un peu l'image du Vieux-Port. C'est un encombrement de la circulation. Je voudrais qu'on ramène le Vieux-Port aux Marseillais", dénoncent-ils.

Sur le Vieux-Port, les cars de tourisme ont désormais interdiction de circuler et de stationner toute l'année. C'était déjà le cas cet été. Un restaurateur a vu la différence. "C'était un peu plus calme au niveau du tourisme et on a moins ressenti les cars qui venaient", indique Lucas Fédérici, restaurateur. Son voisin est très pessimiste quant à l'activité à venir. "Il y aura des licenciements, il y aura beaucoup de choses à faire. Ce sera une catastrophe pour nous. Ce sera la mort lente", partage Azedine Ziani, pizzaiolo.

2,5 millions de croisiéristes chaque année

Chaque année, 2,5 millions de croisiéristes sont de passage à Marseille (Bouches-du-Rhône). Le flot des touristes est désormais déversé à 500 mètres du Vieux-Port. Et pour les excursions, il faut emprunter un autre circuit, au grand désarroi des chauffeurs. "C'est du double-file, triple-file, c'est des bouchons et on est très embêtés. Et pour faire le tour, il faut compter 20 à 30 minutes de plus. C'est 30 minutes de moins pour le commerce de Marseille", déplore Ali Benkritly, chauffeur de bus.

De son côté, la mairie assure que des solutions alternatives peuvent se mettre en place. "Les bus peuvent se garer plus loin dans le quartier, puis les opérateurs touristiques peuvent développer un circuit en passant par le Panier pour venir sur le Vieux-Port. On n'est pas obligé de s'arrêter devant l'hôtel de ville pour visiter Marseille. C'est-à-dire qu'on a des bus qui s'arrêtent devant l'hôtel de ville, qui sortent, qui prennent une photo de l'hôtel de ville et qui remontent dans le bus. Ce n'est pas le tourisme que nous souhaitons dans cette ville", explique Anthony Krejhmeier, maire (PS) des 2e et 3e arrondissements de Marseille.

Pour les croisiéristes rencontrés, la mesure est appréciée. "Ce n'est pas un problème pour moi, je préfère découvrir une ville à pied", indique une touriste. Contactée, la Fédération nationale de transport de voyageurs dit envisager un recours devant le tribunal administratif.