Cimetières : face à la recrudescence des vols, les municipalités réagissent

Publié
Temps de lecture : 3min - vidéo : 3min
Article rédigé par France 2 - V. Thibier, B. Véran, N. Lachaud. Édité par l'agence 6Medias
France Télévisions

Des cimetières sont confrontés à des vols à répétition. Des gestes irrespectueux qui bouleversent les familles en deuil. Les mairies sont obligées d'employer les grands moyens.

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour le regarder dans son intégralité.

Désormais, quand Marina Marlière se rend au cimetière, son premier réflexe, avant même de se recueillir, est de vérifier que rien n'a été volé. "Ça fait déjà dix mois que papa n'est plus là et on nous a déjà dérobé quatre choses. Dès qu'on dépose une nouvelle chose, on se demande si elle va disparaître ou non", partage Marina Marlière.

Statuettes, plaques ou même pots de fleurs. À Auchel (Pas-de-Calais), certaines des 5 000 tombes sont dépouillées régulièrement. Des objets de quelques euros à peine, mais d'une valeur sentimentale très forte. Rien que la semaine dernière, une dizaine de larcins ont été commis. Alors certains emploient les grands moyens. Angélique Matuszkiewicz colle minutieusement chaque objet qu'elle dépose devant la sépulture de son père. "C'est fou de devoir faire ça. On est au cimetière, on est là pour se recueillir. Je ne comprends pas", déplore-t-elle.

La réaction de la municipalité

Face aux vols à répétition, la mairie a décidé d'agir. Deux caméras vont être installées. "Ce qui permettra donc de surveiller les entrées et les sorties dans le cimetière", détaille Samuel Bajeux, adjoint au maire d’Auchel.

Mais les caméras municipales ne peuvent filmer que les espaces publics, pas les tombes. Alors, dans un autre cimetière, à Anzin (Nord), Joël Busignies a voulu tendre son propre piège au voleur. La tombe de son fils, décédé à l'âge de 4 ans, était régulièrement pillée. Désormais, au-dessus des fleurs et des statues, il a installé un piège photo. "Ce qui m'intéresse beaucoup, c'est de venir le matin pour voir si la nuit, j'ai eu des déclenchements et s'il y a quelqu'un qui est venu", précise-t-il. En avril dernier, l'appareil se déclenche vers 2h30 du matin. Sur les photos, un homme s'approche de la tombe. L'homme repartira avec quelques figurines. Grâce aux images, Joël Busignies a porté plainte.

Jusqu’à un an de prison et 15 000 euros d’amende

En quelques années, les cimetières ruraux se sont vidés de leurs gardiens, jugés trop coûteux. À La Capelle (Aisne), le maire a choisi une solution radicale. À certaines heures, le cimetière est fermé. "Nous avons automatisé les entrées et les ouvertures du cimetière en fonction des horaires d'été et d'hiver", note Johann Wéry, maire de La Capelle. Coût des travaux : 10 000 euros. "C’est dommage de dépenser de l'argent public pour des événements comme ça. Ça aurait pu servir à acheter du bien immobilier pour les écoles, pour les crèches ou pour même une autre médiathèque", poursuit-il. Depuis l’installation, aucun objet n'a été dérobé.

Le vol dans un cimetière est considéré comme une violation de sépulture, puni d'un an de prison et 15 000 euros d'amende.

Commentaires

Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.