Manifestation du 1er-Mai : comment la gauche se divise un peu plus après les heurts visant le Parti socialiste et Jérôme Guedj
Des militants et élus socialistes ont été la cible de violences dans le cortège parisien jeudi. Certains cadres du parti dénoncent des attaques antisémites et s'en prennent à leurs alliés au sein du Nouveau Front populaire.
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La traditionnelle mobilisation du 1er-Mai a été émaillée par des heurts, jeudi, à Paris. Un stand du Parti socialiste (PS) a ainsi été ciblé par certains manifestants, puis par des blacks blocs, tandis que quatre élus et militants ont été légèrement blessés. Sur la cinquantaine de personnes arrêtées lors du défilé, une personne a été placée en garde à vue pour ces faits, a précisé le parquet de Paris, vendredi 2 mai.
En outre, le député socialiste Jérôme Guedj a dû quitter le cortège après des insultes, quatre jours après avoir été invectivé par des manifestants lors d'un rassemblement en hommage à Aboubakar Cissé, dimanche à Paris. Face à ces incidents, les différents partis du Nouveau Front populaire (NFP) étalent leurs divisions : les figures du PS ont dénoncé les attaques et déploré l'attitude de certains de ses alliés. Franceinfo vous résume la nouvelle crise qui secoue la gauche, qui s'est déjà déchirée après les prises de position de La France insoumise sur les attaques du 7-Octobre, et les affiches élaborées par les insoumis à l'effigie de Cyril Hanouna.
Le PS dénonce les agressions contre ses militants et élus
Réagissant aux incidents, Olivier Faure a dénoncé dès jeudi des attaques "insupportables" et "inadmissibles" contre des socialistes. Le premier secrétaire du PS les attribue aux black blocs. "Ils divisent le mouvement social, ils divisent la gauche et cherchent à la fracturer", a ajouté le patron du PS sur franceinfo. Le chef des députés socialistes, Boris Vallaud, a, lui aussi, dénoncé des "violences graves et inacceptables" commises par des "perturbateurs [qui] sont les ennemis des travailleurs et de la gauche". Le député des Landes a annoncé saisir le procureur de la République, tandis que le parti va porter plainte.
Nicolas Mayer-Rossignol, numéro deux du parti à la rose, est allé plus loin, en évoquant le caractère antisémite de ces attaques. "Il y a eu d'abord des insultes (...) Et puis sont arrivés des lâches encagoulés (...) qui ont carrément agressé physiquement les militants et les élus socialistes, un parce qu'ils sont socialistes, et deux, parce que certains d'entre eux sont juifs", a déclaré le maire de Rouen, vendredi au micro de Sud Radio. La patronne de la fédération socialiste de Paris, Lamia El Aaraje, estime, elle aussi, dans un communiqué que "Jérôme Guedj a de nouveau été la cible d'insultes antisémites". "Des militants qui se prétendent de la gauche, de l'extrême gauche (....) se sont mis d'abord à nous insulter de 'sales sionistes', de 'génocidaires'", a rapporté sur BFMTV l'eurodéputée Emma Rafowicz.
Sur X, Olivier Faure a dit jeudi soir avoir "appelé les témoins et victimes de l'agression des black blocks à Paris". Mais le député Jérôme Guedj lui a vertement répondu sur le même réseau social. "Hélas non Olivier Faure. Pas un appel ni hier ni depuis dimanche pour le porte-parole du PS que je suis. Ni condamnation des propos gravissimes de Marine Tondelier [la patronne des Ecologistes]."
Marine Tondelier refuse de réagir puis présente ses excuses
Interrogée sur RTL jeudi soir sur le fait de savoir si la prise à partie de l'élu socialiste relevait d'un antisémitisme d'extrême gauche, Marine Tondelier a dans un premier temps déclaré ne pas "vouloir répondre à cette question". Elle s'est ensuite dite "embêtée", apportant son soutien à Jérôme Guedj, tout en pointant du doigt le choix du député, venu à cette manifestation "avec des journalistes". "Il ne faut pas faire du 1er-Mai à chaque fois la revue de presse des incidents. La vérité, c'est que pour plein de travailleurs, de militants et de syndicalistes, c'était une belle journée", a ajouté la secrétaire nationale des Ecologistes.
Elle a finalement publié un mea-culpa vendredi. "Jérôme Guedj comme l'ensemble des socialistes et des manifestants, doit pouvoir le faire [manifester] dans la sérénité. J'ai essayé de l'appeler ce matin et je le referai dans la matinée", a-t-elle tweeté. "Quant à savoir s'il existe un antisémitisme d'extrême gauche, la réponse est oui. Comme dans l'ensemble de la société d'ailleurs. J'ai déjà eu l'occasion de m'exprimer plusieurs fois sur le sujet, et maintiens qu'il faut le combattre partout et tout le temps", a-t-elle ajouté. "Je présente mes excuses auprès de toutes celles et ceux que l'imprécision de ma réponse a pu heurter", a-t-elle conclu.
Les insoumis accusés de "brutalisation du débat"
Nicolas Mayer-Rossignol a accusé La France insoumise d'entretenir un "climat" par "leur stratégie de fracturation et de brutalisation du débat". "Vous nous insultez, puis vous condamnez quand d'autres nous violentent", a lancé la socialiste Emma Rafowicz à l'eurodéputée insoumise Manon Aubry, sur le plateau de BFMTV jeudi. "La violence n'a jamais été notre méthode", lui a répondu l'élue LFI.
"Merci aux médias d'arrêter de nous imputer n'importe quelle action contre un tel ou une telle dans les manifestations parisiennes", a réagi jeudi sur X le coordinateur de LFI, Manuel Bompard. "Evidemment que j’apporte toute ma solidarité aux personnes violentées", a-t-il ajouté, interpelle par l'ancienne secrétaire nationale du PS Rita Maalouf.
Sur franceinfo, Lucie Castets, ex-candidate du Nouveau Front populaire pour Matignon, est restée prudente sur le caractère antisémite des attaques contre le député socialiste de l'Essonne, tout en dénonçant des violences "intolérables". "Il y a des actes d'antisémitisme en France, je les condamne tous sans réserve y compris les violences dont peut faire l'objet Jérôme Guedj", a-t-elle ajouté.
"Il faut être clair, je soutiens Jérôme Guedj", a par ailleurs assuré la députée ex-insoumise Clémentine Autain sur RTL. "Je ne veux pas dire qu'il y a une gauche qui est antisémite (...) Il peut y avoir de l'antisémitisme à gauche, bien sûr", a ajouté l'élue, qui siège désormais dans le groupe écologiste à l'Assemblée nationale. Le patron des communistes, Fabien Roussel, a fait part sur X de son "total soutien aux militants, aux élus, du PS agressés en ce 1er mai".
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