"Je m'attendais à tout, mais pas à cela", réagit Nicolas Sarkozy à sa condamnation à cinq ans de prison assortie d'une exécution provisoire

Dans une interview publiée samedi par "Le Journal du dimanche", l'ex-président de la République rejette les accusations et assure qu'il n'abandonnera pas son "combat" judiciaire.

Article rédigé par franceinfo
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L'ancien président de la République Nicolas Sarkozy au tribunal judiciaire de Paris, le 25 septembre 2025. (XOSE BOUZAS / HANS LUCAS / AFP)
L'ancien président de la République Nicolas Sarkozy au tribunal judiciaire de Paris, le 25 septembre 2025. (XOSE BOUZAS / HANS LUCAS / AFP)

Il continue de se dire "innocent" et veut continuer le combat pour être blanchi. L'ex-président de la République Nicolas Sarkozy a choisi de se confier au Journal du dimanche pour revenir sur sa condamnation, jeudi 25 septembre, à cinq ans de prison par le tribunal correctionnel de Paris pour association de malfaiteurs dans l'affaire du financement libyen de sa campagne de 2007. Dans cet entretien publié samedi, l'ancien chef de l'Etat explique se sentir "serein", malgré l'exécution provisoire de sa peine qui l'enverra derrière les barreaux cet automne, pour une durée encore inconnue, avant que l'appel de cette décision ne soit jugé.

Interrogé sur l'exécution provisoire dont est assortie sa peine de cinq ans d'emprisonnement avec mandat de dépôt à effet différé, Nicolas Sarkozy fait part de sa surprise. "Je m’attendais à tout, mais pas à cela (...). C’est allé encore plus loin que ce que je pouvais imaginer. Toutes les limites de l'Etat de droit ont été violées", estime-t-il, évoquant une sanction "invraisemblable".

Nicolas Sarkozy continue par ailleurs de questionner l'authenticité du document révélé par le site Mediapart à l'origine de l'affaire, et juge que l'accusation est bâtie "sur un faux". Ce n'est pas la première fois que le politicien conteste l'authenticité de ce document, central dans cette affaire. En 2012, au moment de sa publication, l'ex-président avait d'ailleurs porté plainte contre Mediapart pour "faux" et "usage de faux". Mais la justice a donné raison au site d'information en 2016, une décision confirmée en appel. En janvier 2019, la Cour de cassation a validé définitivement le non-lieu ordonné en faveur de Mediapart et, sans pour autant dire qu'il s'agissait d'un vrai document, écarté l'accusation de "faux" martelée par Nicolas Sarkozy.

"Je me battrai jusqu'à mon dernier souffle"

L'ancien président accuse par ailleurs le média d'investigation d'avoir voulu "mettre un terme à [sa] carrière politique". "De ce point de vue, ils ont réussi", lâche-t-il, promettant toutefois de poursuivre sa bataille judiciaire.

Alors que Le JDD lui demande s'il espère une grâce d'Emmanuel Macron, l'ex-chef de l'Etat répond : "En aucun cas." "Pour être gracié, il faut accepter sa peine, et donc reconnaître sa culpabilité. Jamais je ne reconnaîtrai ma culpabilité pour quelque chose que je n'ai pas fait. Je me battrai jusqu'à mon dernier souffle pour faire reconnaître mon honnêteté", ajoute-t-il. La grâce ne s'applique qu'à une condamnation définitive et exécutoire, et n'est donc pas envisageable pour l'instant, Nicolas Sarkozy ayant fait appel du jugement.

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