Gouvernement de Sébastien Lecornu : "Les Républicains doivent sauter du Titanic macroniste et rejoindre l'union avec le RN", estime Éric Ciotti, président de l'UDR

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Article rédigé par France 2 - Édité par l'agence 6médias
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Invité des "4V" mercredi 17 septembre, Éric Ciotti, président de l'UDR et député des Alpes-Maritimes, revient sur les propositions budgétaires du gouvernement de Sébastien Lecornu et réclame de nouvelles élections.

Alors que Sébastien Lecornu reçoit, mercredi 17 septembre, tous ses opposants politiques à la veille d'une importante journée de mobilisation sociale, Gilles Bornstein accueille dans les "4V" Éric Ciotti, président de l'UDR. Il vient notamment justifier les propositions bdgétaires qu'il souhaite mettre sur la table avec le nouveau Premier ministre.

Ce texte correspond à la retranscription d'une partie de l'interview ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour regarder l'entretien en intégralité.


Gilles Bornstein : Vous allez être reçu par le Premier ministre demain. Qu'est-ce que vous allez lui dire ? Vous avez quelque chose à lui dire à ce Premier ministre ?

Éric Ciotti : D'abord je vais lui remettre notre contre-budget, nos propositions, pour réduire les dépenses publiques en France. Parce qu'on est dans un débat un peu ahurissant. On entend le développement d'une forme de foire à la saucisse de l'impôt. Chacun a des idées nouvelles. En oubliant que la France est le pays où l'on paie le plus d'impôts au monde. Chaque année, la France gagne la coupe du monde des impôts. Et on a comme seul débat, alors qu'il y a des déficits publics de 180 milliards d'euros, qu'on dépense plus que ce que l'on gagne, la seule idée, c'est d'augmenter encore plus les impôts. C'est délirant. Je vais donner au Premier ministre notre plan de réduction de 100 milliards de la dépense publique, 20 milliards notamment sur l'immigration. Personne ne parle du coût de l'immigration. Diminution sur le train de vie de l'État. Ces agents et centaines d'agences qui ne servent à rien, sauf à produire des normes. Diminution sur les aides à certaines énergies renouvelables qui sont totalement inutiles. L'Allemagne vient d'ailleurs de diminuer considérablement ses aides.

La Cour des comptes vient de dire que le coût de l'inaction était bien supérieur au coût de l'action en matière de climat.

Oui, c'est une vision très idéologique. On voit bien qu'il y a des aides qui sont totalement inopportunes.

La Cour des comptes, c'est idéologique ? La Cour des comptes n'est pas indépendante, c'est idéologique ?

Elle est dirigée par un ancien ministre socialiste, donc ça donne une petite tendance, comme d'ailleurs la plupart des grandes institutions aujourd'hui, ce qui pose un vrai débat démocratique.

Ça sera répété aux fonctionnaires de la Cour des comptes qui apprécieront beaucoup. Le débat, c'est vrai, se focalise sur la baisse des dépenses, mais aussi sur une certaine augmentation de la fiscalité pour les très riches. Beaucoup, même à droite, y consentent désormais, pas vous ?

Je redis, la priorité, elle est à la baisse de la dépense publique. On dépense trop, on dépense mal. Plus on dépense, moins nos services publics fonctionnent.

Mais faut-il, ne serait-ce que pour que tout le monde consente à l'impôt, faut-il accepter que certains très privilégiés participent à la réduction des déficits ?

Tout cela peut se regarder. Mais quand j'entends ces délires où l'on veut taxer l'outil de travail, où on serait le seul pays au monde à taxer l'outil de travail. Alors qu'on a une économie qui est fragile. On a plus de chômage qu'ailleurs, on a des niveaux de salaire pour les classes moyennes qui sont extrêmement faibles, trop faibles. Le salaire net est trop faible parce qu'on paye sur le salaire brut, que ce soit pour l'entreprise ou pour le salarié, trop de charges. On a d'ailleurs, au niveau de l'UDR, porté un plan pour augmenter les salaires de 10 % en supprimant la CSG. Tout cela est gagé par les économies que j'évoquais tout à l'heure et que je pourrais vous lister parce que c'est ça la priorité. Faisons des économies avant de faire les poches des Français et des entreprises françaises.

C'est votre priorité, mais il se trouve qu'il y a une assemblée qui a été élue, ni par vous ni par moi, mais par les Français, donc qui est représentative de ce que veulent les Français et il n'y a pas de majorité actuellement à l'assemblée pour voter ce que vous proposez.

C'est pour ça qu'il faut de nouvelles élections. Est-ce que ces élections législatives de l'année dernière ont été biaisées par cette supercherie du Front républicain.

Personne n'a forcé les électeurs à voter.

C'était pour nous empêcher de gagner avec Jordan Bardella, alors que la coalition que nous avions formée au premier tour, et qui était inédite, entre les Républicains, à l'époque, que je présidais, et le Rassemblement national de Jordan Bardella et de Marine Le Pen. On nous a empêchés de gagner.

On ne vous a pas empêché du tout. Les électeurs ont choisi. Personne ne force les électeurs à voter.

Il y a trois coalitions. Une a fait 11,5 millions de voix. C'est la nôtre. Celle des patriotes. Celle de la gauche a fait 9 millions de voix. Celle de M. Macron, associée à LR, a fait moins de 7 millions. Et c'est celle qui a fait 7 millions, qui depuis un an, gouverne. C'est là où il y a une forme de contradiction majeure. Donc la solution c'est l'élection, en tout cas. Quand il y a problème, l'élection est toujours une solution.

Vous voulez des élections. Y compris une élection présidentielle ?

Bien sûr.

Mais vous êtes un gaulliste. Les institutions disent que le président est élu pour 5 ans.

Vous croyez que le général de Gaulle serait resté dans cette situation ? Vous pensez qu'il serait resté ? Il est parti alors qu'il avait perdu un référendum d'un point.

Sur lequel il s'était engagé.

Monsieur Macron a perdu trois élections consécutives : les législatives de 2022, les élections européennes, les législatives de 2024. Il n'est pas gaulliste. N'est pas le général de Gaulle qui veut. Mais il doit partir. Il a une arme, c'est la dissolution. Nous demandons une clarification. Aujourd'hui, on est dans un magma. On ne peut pas en sortir parce qu'il y a cette coalition qui, quelque part, pour garder des postes, des places, des ministères, s'est maintenue au pouvoir au second tour. Mais aujourd'hui, rien ne rapproche LR et LFI. Et je dis d'ailleurs à mes amis de LR qu'il faut qu'ils nous rejoignent dans cette union, qu'ils sautent du Titanic macroniste, parce qu'on ne peut être responsables quand on garde un équipage qui nous emmène droit dans l'iceberg.

Cliquez sur la vidéo pour regarder l'entretien en intégralité.

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