Démission de Sébastien Lecornu : "L'incertitude politique va amputer de 0,4% la croissance" en 2025, prévient l'économiste Éric Heyer

En septembre, la Banque de France avait relevé à 0,7% sa prévision de la croissance française en 2025, contre 0,6% auparavant, et prévoyait un renforcement de l'activité en 2026 et 2027.

Article rédigé par franceinfo
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Le Premier ministre Sébastien Lecornu a annoncé sa démission, lundi 6 octobre, au lendemain de l'annonce de ses ministres de plein exercice. (PICTURE ALLIANCE / PICTURE ALLIANCE)
Le Premier ministre Sébastien Lecornu a annoncé sa démission, lundi 6 octobre, au lendemain de l'annonce de ses ministres de plein exercice. (PICTURE ALLIANCE / PICTURE ALLIANCE)

"On commence à avoir un impact significatif" de l'incertitude politique "sur la croissance", prévient l'économiste Éric Heyer à l'antenne de franceinfo lundi 6 octobre. Selon lui, en 2025, "l'incertitude politique va amputer de 0,4% la croissance" française, alors que le Premier ministre Sébastien Lecornu a démissionné dans la matinée.

"Si on devait rester sur ce niveau d'incertitude pour 2026, cela amputerait la croissance de 0,3%", alerte également le directeur du département analyse et prévision de l’OFCE. L'"incertitude politique au niveau national" s'ajoute à "l'incertitude géopolitique et l'incertitude commerciale" mondiale, analyse Éric Heyer.

Moins de dix minutes après l'officialisation de la démission de Sébastien Lecornu, le CAC 40, indice phare de la Bourse de Paris, a brutalement chuté de plus de 2% lundi 6 octobre vers 10h. L'incertitude politique a aussi provoqué une hausse du coût de l'emprunt français sur dix ans. 

Le 15 septembre, la Banque de France s'était montrée optimiste en relevant ses prévisions de croissance pour l'année 2025, avec 0,7% contre 0,6% auparavant. En 2024, la croissance était de 1,1%. La banque centrale française disait s'attendre à un renforcement de l'activité en 2026 et 2027. Seul frein à ce possible regain économique futur : l'incertitude politique et budgétaire, prévenait-elle.

En France, "on a des problèmes de finances publiques, mais plus l'incertitude est là, plus ça va coûter cher aux finances publiques, plus le chômage va augmenter. Donc il serait bon de lever cette incertitude le plus rapidement possible", commente l'économiste.

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