Abandon de la suppression de deux jours fériés : "C'était attendu, de toute façon c'était un chiffon rouge", déclare François Hommeril, président de la CFE-CGC

Le président du syndicat de cadres CFE-CGC a réagi à l'annonce faite samedi par le Premier ministre Sébastien Lecornu, qui tente de construire un budget pour 2026.

Article rédigé par franceinfo
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François Hommeril, président de la CFE-CGC. (VINCENT ISORE / MAXPPP)
François Hommeril, président de la CFE-CGC. (VINCENT ISORE / MAXPPP)

"C'était attendu, de toute façon c'était un chiffon rouge", déclare dimanche 14 septembre sur franceinfo François Hommeril, président de la CFE-CGC, syndicat des cadres, après l'annonce ce samedi par le nouveau Premier ministre Sébastien Lecornu qu'il renonçait à la suppression des deux jours fériés proposés par l'ancien Premier ministre lors de la présentation du budget 2026.

"Ce que la mesure projetait, c'est que les Français allaient travailler deux jours supplémentaires sans être payés pour cela et que ce que ça allait en théorie faire gagner aux entreprises, l'Etat allait en récupérer la moitié", justifie François Hommeril. Le président de la CFE-CGC assure que cette mesure était "définitivement inacceptable" et qu'"en plus, il était très peu probable qu'elle produise l'effet économique attendu".

Les syndicats reçus à Matignon

Alors qu'il sera reçu ce lundi à Matignon par Sébastien Lecornu, François Hommeril trouve "toujours appréciable que le Premier ministre, une fois nommé, appelle les organisations syndicales : la forme c'est important car la forme dit quelque chose de ce que sera peut-être la façon de travailler du gouvernement", dit-il encore.

Il compte lui demander s'il est "prêt à remettre en question la politique économique qui est suivie, qui génère de la dette et qui en vérité ne produit pas l'effet économique attendu : on vient culpabiliser les Français aujourd'hui d'un résultat économique qui n'est pas le leur", attaque François Hommeril.

Le président de la CFE-CGC déclare que "la première des choses à faire est de remettre en question la politique qui est suivie depuis 15 ans en France, la politique de l'offre". Ainsi, François Hommeril estime qu'il "faut examiner l'efficacité économique des mesures de transfert d'argent public vers les entreprises qui sont systématiquement faites depuis une quinzaine d'années".

Le Medef ne peut "pas éternellement taper dans la caisse"

Quant au Medef, qui a menacé ce samedi d'une "grande mobilisation patronale" si les impôts des entreprises devaient augmenter, François Hommeril veut croire que "ce sont des gens raisonnables" qui "vont comprendre qu'ils ne peuvent pas éternellement taper dans la caisse et laisser les Français payer l'addition".

Enfin, concernant la réforme des retraites, le président de la CFE-CGC dit que le syndicat des cadres "est toujours dans la demande d'abrogation de cette réforme qui n'en est pas une, prise sur des principes économiques tout à fait contestables et pour lesquels il faut effectivement rediscuter". Il appelle à "se déconnecter de toute idéologie, or sur ce sujet, l'idéologie était du côté du gouvernement".

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