Chute du gouvernement Bayrou : "Il est temps de cohabiter", lance Olivier Faure, qui n'a pas été contacté par l'Elysée

Le premier secrétaire du Parti socialiste, qui candidate pour Matignon, était l'invité de France Inter au lendemain du vote de confiance de l'Assemblée nationale.

Article rédigé par franceinfo
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Olivier Faure, premier secrétaire du aprti socialiste, reçu par François Bayrou à Matignon, le 4 septembre 2025, une invitation déclinée par les insoumis. (BERTRAND GUAY / AFP)
Olivier Faure, premier secrétaire du aprti socialiste, reçu par François Bayrou à Matignon, le 4 septembre 2025, une invitation déclinée par les insoumis. (BERTRAND GUAY / AFP)

"Il est temps de cohabiter", déclare Olivier Faure, premier secrétaire du parti socialiste, sur France Inter, au lendemain de la chute du gouvernement de François Bayrou. "Ce que je souhaite, c'est que ce soit la gauche et les écologistes" qui soient nommés au gouvernement, affirme Olivier Faure. Et de préciser : "Nous devons, nous, revendiquer le pouvoir et faire en sorte que cette possibilité existe".

Le premier secrétaire du PS dit vouloir "trouver des compromis texte par texte". "L'idée n'est pas de se proclamer majoritaire. Nous ne le sommes pas, personne ne l'est et aucune coalition aujourd'hui peut dire 'j'arrive au pouvoir parce que je suis majoritaire absolu'. Et donc il faut prendre acte de cette minorité et faire tourner le Parlement de manière à respecter les équilibres qui ont été décidés par les Français il y a un an. Un gouvernement qui propose et un parlement qui dispose", affirme Olivier Faure, qui souhaite "sortir de cette séquence infernale, dépressive" qu'est l'instabilité politique. 

Il affirme toutefois qu'il n'a pas été contacté par Emmanuel Macron après le rejet du vote de confiance.

"Il faut trouver des compromis texte par texte"

Cette position des socialistes est critiquée notamment à gauche par les Insoumis, dont Jean-Luc Mélenchon, qui leur reproche d'accepter de négocier avec les macronistes. "Jean-Luc Mélenchon, il y a un an, avait accepté l'idée du compromis. Parce qu'il n'est pas possible de faire autrement et que nous avons une obligation de chercher des accords au fur et à mesure sur nos bases, qui permettent d'avancer parce que ce pays ne peut pas rester immobile", répond Olivier Faure. "Il faut trouver des compromis texte par texte et je mets au défi Jean-Luc Mélenchon demain de s'opposer à la taxe Zucman, de s'opposer à la suppression de la réforme des retraites, de s'opposer à un gouvernement qui voudrait rendre le pouvoir d'achat aux Français", ajoute-t-il. 
 
Olivier Faure refuse par ailleurs d'indiquer si les socialistes censureront un Premier ministre issu du camp macroniste. "Je ne vais pas rentrer dans un récit qui serait celui de dire ce que je ferais avec tel ou tel", répond le premier secrétaire du PS. "La clarté, c'est aujourd'hui que nous voulons le changement, faire en sorte que les Français qui sont dans la rue, qui vont manifester et qui expriment leur exaspération, puissent enfin trouver un débouché politique à travers un changement qui ne peut pas être, de mon point de vue, la continuation de ce qui se fait depuis huit ans", a-t-il conclu.

"Il faut aller vite"

"Il est temps maintenant de confier les responsabilités à la gauche", estime également mardi sur franceinfo Boris Vallaud, député PS des Landes et président du groupe socialiste à l'Assemblée nationale au lendemain de la chute du gouvernement Bayrou, renversé lundi lors d’un vote de confiance.

La gauche s’estime prête à prendre ses responsabilités. "Il faut aller vite. Nous proposons une solution. On a essayé la droite, on a essayé le centre, il est temps maintenant de confier les responsabilités à la gauche", lance Boris Vallaud à l'égard d'Emmanuel Macron. Il reconnaît toutefois "le risque et la difficulté de la situation politique", marquée par des divisions à gauche et à droite.

Du côté de La France insoumise, la possible nomination d’Olivier Faure, le premier secrétaire du Parti socialiste, est fortement critiquée. "J’entends bien que pour la France insoumise, peut-être pour Jean-Luc Mélenchon, gouverner, c'est trahir, mais mettre à contribution les très hauts patrimoines, les très grandes entreprises, ce n'est pas trahir. C'est d'ailleurs même conforme aux engagements qu'on a pris devant nos électeurs", explique Boris Vallaud.

Pour Boris Vallaud, l’enjeu démocratique est au cœur des débats : "Si on aime la démocratie, il faut entendre le résultat du suffrage. Si on aime les Français, il faut être capable de satisfaire leur demande de changement". Un appel lancé alors que le député socialiste dit sentir "le pays à cran".

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