Meeting d'Éric Zemmour : "Nous n'imaginions pas que cela pouvait déraper à ce point", assure le président de SOS Racisme
Des militants ayant dévoilé des tee-shirts sur lesquels était inscrit "Non au racisme" ont été agressés.
"Nous n'imaginions pas que cela pouvait déraper à ce point", a déclaré lundi 6 décembre matin sur franceinfo Dominique Sopo, président de SOS Racisme après l'agression de militants de la cause anti-raciste lors du premier meeting du candidat Éric Zemmour dimanche à Villepinte. Ils ont été pris à partie et frappés après avoir dévoilé des tee-shirts sur lesquels était inscrit "Non au racisme". Dominique Sopo a indiqué que l'association allait "accompagner les militants pour qu'ils déposent plainte".
franceinfo : Qu'est-ce qui s'est passé exactement ?
Dominique Sopo : Si on écoute Antoine Diers, [le porte-parole du parti Reconquête d'Éric Zemmour], le fait de venir dans un meeting en République française avec des tee-shirts avec la phrase "Non au racisme", c'est donc une provocation. C'est assez intéressant d'ailleurs d'entendre cela dans sa bouche. Je rappelle qu'on est en République et qu'en République, normalement, on peut pouvoir dire "Non au racisme" partout. Les militants qui étaient venus étaient au fond de la salle. Il n'était pas du tout question d'envahir la scène ou je ne sais quoi.
"Ils ont simplement dévoilé des tee-shirts qui formaient la phrase 'Non au racisme'."
Dominique Sopo, président de SOS Racismeà franceinfo
Immédiatement s'est déclenchée à leur égard une vague de violence absolument inouïe, avec des chaises qui ont volé, des coups qui ont plu sur les militants qui ont été cinq à être blessés dont deux ont dû être soignés par des sapeurs-pompiers. Voilà ce que l'on appelle sans doute de la part des soutiens d'Éric Zemmour et de son équipe de campagne une réaction appropriée pendant que d'ailleurs, Éric Zemmour était en train de dire sur scène qu'il n'était pas raciste, qu'il n'était pas misogyne. On se retrouve avec des militants antiracistes et notamment des femmes avec le visage en sang.
Qu'allez-vous faire ?
Nous allons accompagner les militants pour qu'ils déposent plainte. Par ailleurs cette scène de violence se déroule sous les caméras. Donc, il n'y a aucun doute sur la nature de la scène. Tous les journalistes présents ont pu assister au fait que d'ailleurs, comme habituellement, SOS Racisme n'est pas du tout dans une action violente. Nous sommes des adeptes de la non-violence, comme tout le monde le sait. C'est filmé abondamment par les caméras et malgré le fait qu'il y a des caméras, nous sommes donc face à des gens qui n'hésitent pas à déployer une violence parce qu'encore une fois, était écrit sur des tee-shirts la phrase "Non au racisme".
Vous imaginiez bien que cela pouvait déraper ?
Nous n'imaginions pas que cela pouvait déraper à ce point. On venait évidemment pour titiller les personnes. Comment il faut être soit ivre de racisme, soit dans une forme de certitude de toute-puissance pour pouvoir faire un acte pareil devant des caméras.
"Cela me rappelle un peu pendant le mouvement des droits civiques [aux États-Unis], lorsque des suprématistes étaient prêts à lâcher des chiens contre les noirs, même s'il y avait des photographes ou des caméras qui étaient en train de filmer la scène."
Dominique Sopo, président de SOS Racismeà franceinfo
C'est absolument ahurissant. Et cela montre quand même ce qu'est ce candidat et ce qu'est le public qu'il draine et ce que sont les militants qu'il rassemble parce que manifestement, mais l'enquête le dira, il y avait des militants d'ultradroite fascisants qui écumaient les allées du meeting et qui, pour certains d'entre eux, ont été manifestement reconnus. Et donc, nous attendons de la justice, bien évidemment, qu'elle fasse diligence pour les identifier et pour faire en sorte qu'ils aient à répondre de leurs actes et qu'ils expliquent comment, lorsqu'ils voient une phrase "Non au racisme", ils se sentent fondés à agresser des gens jusqu'au sang.
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