À Rome, le Chemin de Croix du Vendredi saint réunit une Russe et une Ukrainienne et fait polémique
Des milliers de fidèles ont assisté vendredi soir au Chemin de Croix présidé par le pape au Colisée de Rome, pour la première fois depuis 2019. Une cérémonie rattrapée par la guerre en Ukraine : au dernier moment, le Vatican a fait quelques aménagements.
Le Colisée illuminé, l'image est stupéfiante. Le pape François a présidé vendredi 15 avril le Chemin de Croix devant le Colisée, à Rome. Le souverain pontife ne l'avait pas fait depuis trois ans. Un temps fort de la Semaine sainte qui fait revivre le calvaire du Christ, de sa condamnation à mort à sa crucifixion, sa mort et sa mise au tombeau, selon la tradition chrétienne. Mais ce Chemin de Croix a été l'objet d'une polémique : parmi les personnes s'étant vu confier le port du crucifix à chacune de 14 stations figurent deux femmes, une Russe et une Ukrainienne, amies dans la vie, qui ont porté la croix ensemble.
Les 14 stations de la Via Crucis se succèdent, d'abord à l'intérieur puis à l'extérieur du Colisée, pour rejoindre le pape qui lui n'a pas bougé. A chaque station, un jeune couple, des époux âgés sans enfant, une famille nombreuse, une veuve avec ses enfants, ou encore une famille qui a perdu une fille se relaient et lisent un texte. À la 13e station l'infirmière russe et l'infirmière ukrainienne portent la croix ensemble, comme prévu, mais finalement aucune parole n'est prononcée, alors que le texte initialement prévu devait aborder la guerre en Ukraine.
"Face à la mort, le silence est plus éloquent que les mots. Faisons donc une pause dans un silence en prières, et que chacun de nous prie dans son cœur pour la paix dans le monde".
Le pape François
Un silence pendant plus d'une minute alors que la jeune russe et la jeune ukrainienne rapprochent leur visage de la croix qu'elles portent donc ensemble, mais en silence. Le pape, lui, prend son visage dans ses mains, il prie sans doute, et conclut tout de même le Chemin de Croix par cette prière : "Conduis les adversaires à se serrer la main, afin qu'ils puissent goûter le pardon mutuel. Désarme la main levée du frère contre le frère, pour que là où il y a de la haine fleurisse la concorde."
Cette scène, pensée comme un geste de réconciliation face à la guerre qui ravage le pays depuis le 24 février, a suscité l'ire de responsables ukrainiens. Dès mardi, le chef de l'Eglise gréco-catholique ukrainienne, monseigneur Sviatoslav Shevchuk, a dénoncé une "idée inopportune, prématurée et ambiguë, qui ne tient pas en compte le contexte d'agression militaire de la Russie". De son côté, l'ambassadeur ukrainien près le Saint-Siège a dit "partager la préoccupation générale". Et les médias ukrainiens ont boycotté la retransmission de la cérémonie, alors que le Vatican avait ajouté des commentaires en ukrainien et en russe pour la diffusion en mondovision.
Le Vatican renvoie dos à dos agresseur et agressé, une rhétorique de la guerre fratricide que ne supportent plus les Ukrainiens. Mais le pape, lui, se veut pasteur et pas politique.
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