Droits de douane : "Le match n'est pas plié", assure une productrice de vin, bien déterminée comme ses confrères à ce que la France s'empare du dossier

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Article rédigé par France 2 - L. Deschateaux, A. Guin, S. Heriaud, P.-A. Boudet, M.Le Rue. Édité par l'agence 6Medias
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Le couperet est tombé jeudi dans la guerre commerciale avec les États-Unis : le vin français ne sera donc pas exempté de droits de douane américains, et sera taxé à 15 % à partir du 1er septembre. La ministre de l'Agriculture estime que "la situation ne peut en rester là", mais est-il encore possible de négocier, et sur quels points ? La filière cherche la parade.

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.


Dans cette exploitation familiale près de Reims, l'annonce de jeudi a du mal à passer. Christine Sévillano, productrice de champagne Piot-Sévillano, sait désormais que les États-Unis veulent taxer à 15 % son champagne. "Pour nous, le match n'est pas plié, il est temps que nos gouvernants français fassent le travail d'aller faire pression sur l'Union européenne", estime-t-elle.

La France n'a d'ailleurs pas dit son dernier mot. Le gouvernement espère négocier des exemptions comme ce fut le cas dans le secteur automobile, finalement taxé à 15 % au lieu des presque 28 % prévus."L'accord laisse ouverte la possibilité d'exemptions additionnelles. Nous y travaillerons. L'histoire n'est pas finie", a assuré sur X Laurent Saint-Martin, ministre chargé du Commerce extérieur.

Les exportations françaises au pays de Donald Trump représentent 3,8 milliards d'euros, alors, toute la filière planche sur des options pour contourner les sanctions. Si délocaliser la production est impossible, certains évoquent une mise en bouteille directement aux États-Unis, ce qui est difficile selon les professionnels.

Une diminution des ventes déjà ressentie

"Quand on exporte du vin en vrac, le prix n'est pas exactement le même. Mais en pratique, 95 % des produits sont exportés en bouteille, car cela participe à la valorisation du produit et à ce que recherchent les consommateurs américains", souligne Nicolas Ozanam, délégué général de la Fédération des exportateurs de vins et spiritueux.

Outre-Atlantique, les effets des premières hausses de taxes, qui remontent au printemps, sont déjà visibles, comme chez ce caviste : "Nos clients achètent le même nombre de bouteilles, mais ne dépensent peut-être pas autant. On constate une diminution d'environ 5 % des dépenses des consommateurs par rapport à nos attentes", indique le commerçant. Ces nouveaux droits de douane devraient entrer en application le 1er septembre.

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