Accord entre l'UE et les Etats-Unis : "On maintient une forme de dépendance à un partenaire qui nous est hostile", déplore l'eurodéputé écologiste David Cormand

L'élu a critiqué sur franceinfo cet accord, qui selon lui "ne montre pas une volonté de l'Union européenne d'affirmer la place qui est la sienne, celle de première puissance commerciale du monde".

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Publié le 28/07/2025 14:16

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L'eurodéputé écologiste David Cormand, le vendredi 14 mars 2025 sur franceinfo. (CAPTURE D'ECRAN / FRANCEINFO)

"On n'affronte pas les problèmes structurels" a déploré lundi 28 juillet l'eurodéputé écologiste David Cormand, au lendemain de l'accord commercial annoncé dimanche entre l'Union européenne (UE) et les Etats-Unis. Pour le député européen, cet accord "ne montre pas une volonté de l'Union européenne d'affirmer la place qui est la sienne, celle de première puissance commerciale du monde". "On maintient une forme de dépendance à un partenaire qui nous est hostile", a-t-il cinglé.

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Espérant éviter une escalade commerciale, l'UE a accepté de voir ses produits exportés aux Etats-Unis taxés à 15%. "Notre capacité de production va être mise en danger parce que ce sont des droits de douane dissymétrique", a souligné le député européen. "Nous, on applique zéro [droits de douane] vis-à-vis des produits américains", a-t-il regretté. Pour David Cormand, "c'est la fin d'une vision du monde avec un libre-échange, les Etats-Unis et Donald Trump en tête, sont les premiers à changer les règles du jeu".

"A contrario de toutes les trajectoires climatiques, écologiques qu'on s'était fixées"

Espérant éviter une escalade commerciale, l'UE s'est aussi engagée à 750 milliards de dollars d'achats d'énergie - visant notamment à remplacer le gaz russe. "En clair, du gaz de schiste et du pétrole, ce qui va a contrario de toutes les trajectoires climatiques, écologiques qu'on s'était fixées justement pour renforcer notre compétitivité", a regretté l'eurodéputé écologiste. David Cormand a également déploré l'engagement de l'UE à investir pour 600 milliards de dollars "dans l'économie américaine".

"Là, vous avez un transfert d'argent qui va aller de l'Union européenne vers les États-Unis qui vont pouvoir muscler leur capacité de production", a-t-il déploré. "Ursula von der Leyen et la Commission auraient dû être celles qui reprennent les rênes du destin de l'Union européenne, de redevenir souverain par la sobriété énergétique, par les énergies renouvelables, par les industries stratégiques, par la défense, notre propre filière de défense", a-t-il ajouté.