Le Liban confronté à l'afflux des enfants des rues syriens
Les trois-quarts des enfants des rues recensés au Liban sont syriens, contre 10% de Libanais. C’est ce que révèle une étude, publiée le 16 février 2015 à Beyrouth, la première à examiner en détail l’ampleur du travail de ces jeunes. Un phénomène dont la cause n'est pas seulement due au récent afflux dé réfugiés syriens.
Ils sont mendiants, vendeurs de chewing-gums, de fleurs ou de mouchoirs. Ces enfants des rues travaillent en moyenne plus de huit heures par jour pour un peu moins de 10 euros, six jours sur sept, constate le rapport «Children living and working on the streets in Lebanon: profile and magnitude» (Les enfants qui vivent et travaillent dans la rue au Liban:profil et ampleur). Mais cette étude, la première du genre, ne traite pas du travail des enfants en général, un phénomène qui n'est pas nouveau au Liban. Son objectif est de mieux connaître la réalité sur le sort de ces jeunes dans le cadre du plan national d’action pour l’élimination des pires formes de travail des enfants, lancé en 2013 au Liban.
Sur les 1.510 enfants identifiés, 73% sont originaires de Syrie, dont des Palestiniens réfugiés en Syrie. L'étude révèle également que 42% des enfants des rues sont illettrés. La majorité n'a jamais fréquenté l'école et, si 40% ont exprimé le désir d'apprendre, seulement 3% suivent des cours tout en travaillant dans les rues. Plus de la moitié (54%) des jeunes interrogés ont entre 10 et 14 ans, mais 25% ont moins de neuf ans. Les deux tiers sont des garçons.
Seuls 3 % des enfants des rues vivent effectivement dans la rue, dorment sur les trottoirs, sous les ponts ou dans des véhicules désaffectés. De plus, 7 % d'entre eux vivent dans des immeubles en ruine ou des chantiers, souligne l'étude réalisée sur 748 enfants dans le Grand Beyrouth, à Tripoli, Saïda, dans la Békaa et au Akkar.
Lors de la présentation du rapport à la presse, des vidéos montrant des dessins émouvants réalisés par les enfants sur leur vie quotidienne ont été montrées. «Beaucoup de gens se moquent de moi, m'insultent ou me battent», raconte en dessin Moustafa, 11 ans, un vendeur de roses qui envoie de l'argent à sa famille en Syrie.
«Le problème s'est aggravé avec la crise syrienne», a indiqué le ministre du Travail, Sejaan Azzi, cité par L’Orient Le Jour. M. Azzi voit ces jeunes des rues comme «des bombes à retardement, plus particulièrement pour les projets terroristes». Une menace qui pèse, selon lui, aussi bien sur leur propre avenir que sur celui de la société libanaise.
Sur un échantillon de 1510 enfants retenu pour l’étude qui couvre 18 districts libanais, 700 enfants des rues ont été interrogés. Les auteurs de l'enquête (Save the Children, l'Unicef, l’Organisation internationale du travail (OIT) et le ministère du Travail) estiment que le chiffre réel au niveau national pourrait être trois fois plus élevé.
Le Liban, avec ses 4 millions d'habitants, est confronté depuis quatre ans à l'afflux de 1,1 millions de réfugiés syriens, dont la moitié sont des enfants.
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