Mandat de l'ONU, administration étrangère, police gazaouie… Que prévoit le plan d'après-guerre proposé par la fondation de Tony Blair pour la bande de Gaza ?
Alors que les négociations pour un cessez-le-feu se poursuivent, l'ancien Premier ministre britannique défend une "administration de transition" pour l'enclave palestinienne. Un projet qui semble répondre aux exigences occidentales, mais qui n'a pas encore été officiellement approuvé.
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Une "autorité politique suprême" pour gouverner temporairement la bande de Gaza. C'est ce que propose l'ancien Premier ministre britannique Tony Blair (au pouvoir de 1997 à 2007) dans un plan rédigé par sa fondation, afin d'administrer l'enclave palestinienne après un hypothétique cessez-le-feu. Si cette proposition attire autant l'attention, c'est parce que l'ex-chef de gouvernement est réputé proche du président américain, Donald Trump, qui pourrait soutenir l'initiative.
Reconverti en émissaire diplomatique puis en patron de centre de réflexion, Tony Blair n'a cessé de travailler sur des sujets touchant au Moyen-Orient ces dernières années, comme l'a retracé durant l'été l'émission "Le monde à l'endroit" de France Inter. Jusqu'à participer, fin août, à une réunion confidentielle organisée par la Maison Blanche sur l'avenir de la bande de Gaza, rapportait alors la BBC.
S'il n'a, pour l'heure, fait l'objet d'aucun soutien officiel de la part de Donald Trump ou d'autres dirigeants occidentaux, ce plan résonne avec la plupart des demandes récentes des Etats-Unis. Mais aussi avec les réformes demandées par les derniers pays à avoir reconnu l'Etat de Palestine, comme la France, le Canada ou le Royaume-Uni, qui militent pour l'établissement d'une "administration de transition". Voici en quoi consiste ce programme pour l'enclave palestinienne ravagée par deux ans de guerre.
Un conseil d'administration aux commandes pour au moins trois ans
Pour administrer la bande de Gaza au "jour d'après", la Fondation Tony Blair propose au Conseil de sécurité de l'ONU de mettre en place une Autorité internationale de transition à Gaza, présentée sous l'acronyme "Gita". Sa structure à plusieurs niveaux est détaillée dans un document de 21 pages dévoilé par plusieurs médias, dont le journal israélien Haaretz.
Au sommet de cette organisation serait installé un "conseil d'administration international" composé de "sept à dix membres" nommés par des pays partenaires, ainsi qu'un président. Ce conseil devra afficher "une forte représentation de membres musulmans afin de garantir la légitimité régionale et la crédibilité culturelle", et au moins un membre palestinien, "préférablement issu du secteur des affaires ou de la sécurité", souligne le document.
Quelques noms d'administrateurs sont déjà proposés, comme la Néerlandaise Sigrid Kaag, actuellement coordonnatrice spéciale des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient, le milliardaire égyptien Naguib Sawiris ou encore le rabbin Aryeh Lightstone, proche collaborateur de l'émissaire américain Steve Witkoff. En revanche, aucun nom n'est proposé pour le poste de président, même si celui de Tony Blair circule largement dans la presse israélienne et américaine. Au total, la Gita serait en charge de la transition à Gaza pour une durée de trois ans minimum, selon le plan.
Un rôle d'exécutants pour les pouvoirs publics palestiniens
Sous l'égide de ce conseil, un secrétariat exécutif organiserait le travail de cinq commissaires chargés des affaires humanitaires, de la reconstruction, des affaires légales, de la sécurité… Sans oublier la "coordination" avec l'Autorité palestinienne, une entité qui gouverne en Cisjordanie, mais pas dans la bande de Gaza, sous contrôle du Hamas.
Le dernier niveau de la Gita est désigné sous le nom d'"Autorité exécutive palestinienne", qui serait chargée des services publics (santé, éducation, justice…) sous la supervision du secrétariat exécutif. Cette structure englobe les municipalités de Gaza, un conseil juridique, une force de police civile ainsi qu'une "unité de préservation des droits de propriété". Cette dernière vise à conserver les titres de propriété des Gazaouis en cas de "départ volontaire" de l'enclave. "La Gita ne promeut pas et ne soutient pas le déplacement de population", précise le document.
Une gestion de la sécurité partagée entre plusieurs acteurs
Concernant l'épineux dossier de la sécurité, dont Israël voudrait garder le contrôle dans la bande de Gaza, la Fondation Tony Blair propose plutôt que la Gita coordonne plusieurs forces, à la fois locales et internationales. Une "unité de protection exécutive" composée "d'agents d'élite des pays arabes" et d'autres nations serait ainsi chargée de la sécurité des cadres de l'Autorité. Il est d'ailleurs prévu que ces hauts responsables soient basés en Egypte ou en Jordanie, plutôt que dans la bande de Gaza, du moins au début de la phase de transition.
En parallèle, le plan réclame le déploiement d'une "force internationale de stabilisation", qui viendrait remplacer l'armée israélienne concernant la gestion des frontières de la bande de Gaza ou la lutte contre les groupes armés et terroristes. Cette force agirait "sous mandat international" et serait déployée "durant la période de transition" grâce à des troupes fournies par des Etats tiers. Le tout en coordination avec l'Egypte et Israël, notamment au niveau des points de passage entre ces pays et l'enclave palestinienne.
Il est enfin prévu de former une force de police civile, dont les membres seront "professionnellement sélectionnés" et "non partisans", afin de garantir l'ordre public. Cette police "est le principal organisme chargé de faire respecter la loi (…) et joue un rôle central dans le rétablissement de la sécurité et de la crédibilité juridique pendant la période de transition", précise le plan, qui prévoit la création d'un centre pour coordonner ces trois forces.
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