Guerre entre Israël et le Hamas : "En aucun cas, le nord de la bande de Gaza ne peut être totalement vidé de sa population", alerte un ancien chef de mission du CICR
Le nord et le sud de l'enclave palestinienne sont la cible des bombardements israéliens, ce qui rend "les mouvements de population impossibles", plaide Christian Cardon.
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"On refuse d'accepter un scénario dans lequel tout le nord de la bande de Gaza est entièrement vidé de sa population", s'insurge lundi 6 novembre sur franceinfo Christian Cardon, ancien chef de mission du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) à Gaza, alors que l'armée israélienne a lancé un nouvel appel aux civils à quitter le nord de cette enclave palestinienne. Christian Cardon soutient par ailleurs qu'"aujourd'hui les mouvements [de population] sont rendus impossibles" et que "des centaines de milliers de personnes" sont encore sur place.
franceinfo : L'armée israélienne appelle à nouveau les civils à quitter le nord de la bande de Gaza. Peuvent-ils le faire ?
Christian Cardon : Aujourd'hui, c'est devenu encore plus compliqué. Certes, il y a énormément de négociations en cours, mais sur le terrain, on ne voit pas de changement, voire une aggravation. La nuit dernière, certains collègues restés au nord de la bande de Gaza confirment que c'était probablement l'une des nuits les plus intenses. Les mouvements sont rendus impossibles pour la population. On parle de centaines de milliers de personnes qui sont soit réfugiées dans des hôpitaux, soit dans des écoles, soit qui ont décidé de rester dans leur maison. Traverser cette rivière de wadi Gaza, puis arriver vers le Sud-Est devenu très compliqué. Et ce qu'il faut savoir, c'est qu'au Sud, les bombardements continuent également.
Avez-vous des nouvelles des agents du CICR encore sur place ?
Il n'y a pas de changement visible sur le terrain. [Il y a toujours] un manque d'eau, de nourriture et d'électricité. Les bombardements continuent et pour la troisième fois depuis le début du conflit, les communications [ont été] complètement coupées, ce qui rend la souffrance atroce pour les familles entre le Nord et le Sud, et pour celles qui sont en Cisjordanie ou à l'étranger. Ces familles se retrouvent du jour au lendemain avec zéro communication de la part de leur famille qui est sous les bombes à Gaza. Ça rend l'inquiétude des familles énorme, mais aussi le travail des humanitaires et des médicaux sur place presque impossible.
L'armée israélienne a affirmé lundi matin avoir coordonné avec la Jordanie le largage d'une aide médicale à Gaza et de la nourriture. Est-ce, selon vous, une solution étant donné que les camions restent très largement bloqués à la frontière entre l'Égypte et la bande de Gaza ?
Tout ce qui rentre aujourd'hui à Gaza en termes d'aides humanitaires est évidemment le bienvenu. Les besoins sont immenses. Maintenant, il faut être clair et penser à l'après, à ceux qui sont restés au Nord. En aucun cas, le Nord peut être totalement vidé de sa population et devenir un champ de bataille, dans lequel tous les bâtiments, y compris civils, doivent être détruits. Au-delà de la crise humanitaire, on fait aussi face à une crise de protection très importante. Il est clé de rappeler les règles de base du droit de la guerre, mais aussi d'assurer que les humanitaires puissent retourner [sur place]. Le CICR est en discussion aussi bien avec les Israéliens qu'avec le Hamas, au plus haut niveau, pour demander qu'on puisse retourner dans le nord de cette bande de Gaza pour faire notre travail et s'assurer que les hôpitaux continuent à fonctionner. On refuse d'accepter un scénario dans lequel tout le nord de la bande de Gaza est entièrement vidé de sa population.
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