Attaque du Hamas : ce que l'on sait des opérations terrestres que prépare l'armée israélienne
Bombardée depuis dimanche par l'armée de l'air israélienne, la bande de Gaza est sous la menace d'une opération terrestre, quatre jours après l'attaque du Hamas dans l'Etat hébreu.
Une offensive au sol succèdera-t-elle aux frappes aériennes ? Près de 300 000 réservistes mobilisés par Tsahal sont "prêts à exécuter la mission" que leur a donnée "le gouvernement", a lancé Jonathan Conricus sur le réseau social X (ex-Twitter), mercredi 11 octobre au matin, en évoquant les représailles à venir à l'attaque du Hamas, qui a fait au moins 1 200 morts en Israël en quatre jours.
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Le Premier ministre, Benyamin Nétanyahou, a qualifié l'offensive massive déclenchée depuis Gaza contre Israël, le 7 octobre à l'aube, de "sauvagerie jamais vue depuis la Shoah", promettant que son pays allait "vaincre avec de la force, énormément de force". Voici à quoi pourrait ressembler l'intervention terrestre de l'armée israélienne.
Des bombardements pour affaiblir le Hamas qui font également des victimes civiles
La riposte à l'attaque du Hamas a débuté dans les airs. Depuis dimanche, Tsahal pilonne sans relâche la bande de Gaza, dirigée par le mouvement islamiste. Dans sa vidéo, mercredi, le porte-parole de l'armée israélienne a affirmé avoir frappé "toutes les différentes cibles militaires [du] Hamas".
Les militaires israéliens ont ainsi assuré que "des dizaines d'avions de combat" avaient attaqué "plus de 200 cibles dans le quartier d'Al Furkan", dans la ville de Gaza. Ces frappes ont provoqué la mort de deux hauts responsables du groupe islamiste, a reconnu le Hamas.
Mais ces bombardements ont fait des dommages collatéraux : ils ont touché des dizaines d'immeubles d'habitation, des usines, des mosquées ainsi que plusieurs magasins dans lesquels se trouvaient des civils, a dénoncé le mouvement palestinien. "Au moins 1 055" personnes, dont des enfants, sont mortes et plus de 5 000 autres ont été blessées, selon le dernier bilan du ministère de la Santé palestinien.
Tsahal a estimé que ces frappes étaient "légitimes," car le Hamas "localise ses bureaux, ses quartiers généraux (…) ses forces militaires dans des bâtiments" où vivent des civils. "Nous continuerons à agir ainsi" a poursuivi le porte-parole de l'armée israélienne. L'armée a également imposé le "siège" de Gaza, malgré une situation déjà extrêmement compliquée pour la population sur place. Plus de 263 000 Gazaouis ont déjà dû quitter leur logement, sans savoir où aller.
Des dizaines de milliers de soldats au sol près des zones de tension
L'armée a par ailleurs mobilisé 300 000 réservistes – un nombre dix fois plus élevé que lors de la seconde guerre du Liban contre le Hezbollah en 2006 –, et a déployé des dizaines de milliers de soldats autour de Gaza et à sa frontière nord avec le Liban. Des unités d'infanterie, de blindés et d'artillerie ont encore été mobilisées, a-t-il été précisé.
Le premier objectif de Tsahal est d'abord de s'assurer que plus aucun combattant du Hamas ne se trouve en territoire israélien. Quatre jours après l'attaque du groupe terroriste, le porte-parole de l'armée israélienne a affirmé, mercredi, que ses troupes avaient "plus ou moins repris le contrôle de la clôture à la frontière", mais ses soldats cherchent toujours à s'assurer "qu'il n'y a plus aucune infiltration du Hamas".
"Notre objectif militaire", a poursuivi le lieutenant Jonathan Conricus, est de "s'assurer que le Hamas n'aura plus aucune capacité militaire à la fin de la guerre". Le Premier ministre israélien avait prévenu, dimanche, que l'armée irait chercher le groupe terroriste dans "tous les endroits où [il] se cache, où il opère", malgré la difficulté à intervenir militairement dans la bande de Gaza, très densément peuplée.
Des tirs de riposte au Liban et en Syrie
Outre la bande de Gaza, le porte-parole de l'armée israélienne a également évoqué devant la presse, mercredi, des opérations dans deux autres points de tension. Au nord, Tsahal a annoncé qu'"en réponse à des missiles antichars qui ont visé des soldats israéliens", elle avait ciblé par un raid aérien "un poste d'observation militaire du Hezbollah" dans le sud du Liban. Cette milice chiite avait plus tôt revendiqué avoir tiré depuis le sud du Liban en solidarité avec l'offensive du Hamas pour apporter une "ferme réponse aux agressions israéliennes (...) surtout lorsqu'elles font des martyrs".
Le Jihad islamique a par ailleurs affirmé, lundi, avoir réussi à infiltrer le territoire israélien depuis la frontière libanaise. "Plusieurs suspects armés" ont été tués, a confirmé l'armée israélienne.
Sur un autre front, l'armée israélienne a dit avoir tiré des obus mardi soir sur la Syrie voisine à partir du plateau du Golan, en riposte à des "tirs" de projectiles sur ce territoire occupé par Israël depuis 1967.
Un soutien grâce à l'aide militaire américaine arrivée sur place
Israël peut compter sur son allié américain, disposé à l'aider dans sa riposte face au Hamas. "Les ressources à destination d'Israël sont les priorités absolues de l'administration Biden" a rappelé la secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, mercredi. Souhaitant afficher son soutien au pays, Joe Biden a notamment donné l'ordre de déployer en Méditerranée orientale le groupe aéronaval du porte-avions Gerald Ford, plus gros navire de guerre du monde. Le lieutenant Jonathan Conricus a confirmé, trois jours plus tard, l'arrivée imminente d'un "groupement tactique de commandement" américain dans les eaux israélo-libanaises.
Aux premières heures après l'attaque du Hamas, les Etats-Unis avaient annoncé des livraisons de munitions à l'Etat hébreu. L'armée israélienne a confirmé, mardi soir sur le réseau social X (ex-Twitter), qu'un premier avion transportant des armes américaines s'était posé sur la base aérienne de Nevatim, dans le sud du pays. Dans un communiqué publié mardi soir et cité par CNN, Tsahal a précisé que ces armes devaient servir à "faciliter des opérations militaires importantes et accroître la préparation à d'autres scénarios".
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