Reportage "Une question morale" : les Israéliens appelés à la grève générale

Le mouvement, initié par le Forum des familles de disparus et otages à Gaza, vise à alerter sur le sort des captifs et leur état de santé ainsi qu'à dénoncer le plan de Benyamin Nétanyahou dans la bande de Gaza.

Article rédigé par Valérie Crova, Sandrine Mallon
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Des Isréaliens participent à une manifestation à Tel-Aviv organisée par les familles et proches des otages toujours détenus dans la Bande de Gaza, le 16 août 2025. (JACK GUEZ / AFP)
Des Isréaliens participent à une manifestation à Tel-Aviv organisée par les familles et proches des otages toujours détenus dans la Bande de Gaza, le 16 août 2025. (JACK GUEZ / AFP)

Une grève générale en Israël, dimanche 17 août. L'appel a été lancé par le Forum des familles des 49 Israéliens toujours captifs à Gaza, pour protester contre la décision du gouvernement de Benyamin Nétanyahou d’étendre la guerre, plutôt que de négocier un accord en vue de la libération des derniers otages. Mais le plus grand syndicat d'Israel n'y participe pas.

En septembre dernier, la Histadrout, le principal syndicat qui rassemble des centaines de milliers de travailleurs, avait appelé à la grève après que l'armée israélienne a récupéré les corps de 6 otages. Pour le ministre d'extrême droite des Finances, Bezalel Smotrich, ce mouvement n'avait aucun fondement juridique mais des visées politiques qui contrevenaient aux questions liées à la sécurité de l'État.

"C'est une question de morale"

"En quelques heures, le gouvernement nous a traduits en justice et les tribunaux ont annulé la grève, retrace Peter Lerner, responsable des affaires internationales de la Histadrout. Nous avons donc décidé d'emprunter une voie différente au-delà de la mobilisation collective. Ce que nous faisons actuellement, c'est organiser des actions qui se traduiront par une participation massive."

Peter Lerner, responsable des affaires internationales de la Histadrout, premier syndicat israélien. (SANDRINE MALLON / RADIO FRANCE)
Peter Lerner, responsable des affaires internationales de la Histadrout, premier syndicat israélien. (SANDRINE MALLON / RADIO FRANCE)

À défaut d'un mot d'ordre de grève générale, les salariés ont été autorisés à poser leur journée. Les entreprises de la high-tech, les banques mais aussi les avocats, les ingénieurs et plusieurs municipalités se sont associés au mouvement, tout comme l'opposition israélienne. Cela dérange Adi, réserviste dans l'armée : "Si cette journée sert l'intérêt des otages, ça me va. Mais certains finiront par en faire une affaire politique, malheureusement. Parce que je pense que lorsqu'il s'agit de la vie des gens, il n'est pas du tout nécessaire de faire intervenir la politique."

Adi ne fera pas grève dimanche contrairement à Noam qui manifeste régulièrement depuis deux ans et demi contre le gouvernement en place. "C'est obligatoire, assure-t-il. C'est une question morale [de manifester]. Les événements en Israël en ce moment, à la base, ce sont des questions morales. Quelle est la direction de la société israélienne dans toutes les questions essentielles ? La démocratie ? Continuer la guerre jusqu’à ce qu'on puisse prendre toute la région de Gaza pour la faire coloniser encore ? Voilà, c'est tout à fait une question morale." Les employés des aéroports d'Israel, dont l’aéroport international Ben Gourion à Tel-Aviv, ont été autorisés à débrayer, ce qui pourrait entraîner des perturbations.

Les Israéliens et l'appel à la grève générale : reportage de Valérie Crova et Sandrine Mallon

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