L'OMC conclut un accord "historique" mais "limité", à Bali
L'Organisation mondiale du commerce a signé un accord censé créer presque 1000 milliards de dollars de richesse mondiale. Explications.
/2023/07/06/64a68815cd1a7_placeholder-36b69ec8.png)
/2013/12/07/051_XxjpbeE000757_20131207_TPPFN1A001_1.jpg)
Un échec aurait signé la fin de l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Mais ses 160 membres ont conclu, samedi 7 décembre, à Bali (Indonésie), après bien des retournements, un accord "historique". C'est le premier signé depuis la création de l'organisation en 1995. "Pour la première fois de son histoire, l'OMC a vraiment tenu ses promesses", a d'ailleurs admis son directeur général, le Brésilien Roberto Azevedo, estimant avoir sauvé l'OMC.
"Nous avons remis le mot 'mondial' dans l'Organisation mondiale du commerce", a-t-il ajouté. Le directeur estime que l'accord de Bali est un "pas important" vers la réalisation du vaste programme de libéralisation des échanges commerciaux, lancé en 2001 dans la capitale du Qatar, Doha.
Sur quoi porte cet accord ?
Ensemble de mesures a minima surnommé "Doha light", il concerne trois volets : l'agriculture (avec un engagement à réduire les subventions à l'export), l'aide au développement (qui prévoit une exemption accrue des droits de douane aux produits provenant des pays les moins avancés) et la "facilitation des échanges", qui ambitionne de réduire la bureaucratie aux frontières.
L'Institut Peterson d'économie internationale, à Washington (Etats-Unis), chiffre l'impact de l'accord de Bali sur l'activité économique globale à 960 milliards de dollars, ce qui permettrait selon lui la création de 21 millions d'emplois, dont 18 millions dans les pays en développement. Mais l'association Attac, qui réclame la suppression de l'OMC juge ces estimations "totalement fantaisiste", sur son blog sur le site Mediapart.
"Des avancées réelles ont été obtenues en matière d'allègement des procédures de passage aux frontières des marchandises. Elles réduiront à terme de moitié le coût d'une opération de commerce international, ce qui bénéficiera au premier chef aux petites et moyennes entreprises", assure la ministre française du Commerce extérieur, Nicole Bricq.
Pourquoi l'OMC était-elle menacée ?
Au sein de l'organisation, tous les pays, même les plus petits, ont le même poids, les accords doivent être signés à l'unanimité. Pendant longtemps, "cela ne gênait pas les grandes puissances comme l'Europe ou les USA, parce que les petits pays acceptaient peu ou prou de signer les accords", explique notre professeur d'économie, sur le blog Classe Eco. Mais depuis Doha, ces petits pays se sont organisés, et n'acceptent plus n'importe quoi. D'où de nombreux blocages et l'absence d'accord depuis 1995.
Par conséquent, les grands pays se sont détournés de l'OMC, pour signer des accords de libre-échange bilatéraux, au cas par cas. C'est le cas de l'accord de libre-échange transatlantique, discuté entre l'Union européenne et les Etats-Unis depuis des mois, mais toujours pas abouti.
Cet accord est-il important ?
Symboliquement oui. Cette conclusion représente une victoire personnelle pour le nouveau directeur général de l'OMC. Le Brésilien a pris les rênes de l'Organisation en septembre avec l'ambition de réussir là où son prédécesseur, le Français Pascal Lamy avait échoué : faire avancer, même peu, le cycle de Doha. Avant Bali, aucune réunion ministérielle n'avait abouti à une entente globale.
Concrètement, pas tant que ça. Le "paquet de Bali" porte sur tout juste 10% du premier projet évoqué à Doha. "C'est un accord bienvenu mais limité. Nous sommes passés de 'Doha', à 'Doha Light', à 'Doha Light décaféiné'", ironise Simon Evenett, expert de l'OMC à l'Université de St. Gallen, en Suisse. "Aucun progrès sérieux n'a été réalisé sur les subventions agricoles à l'exportation, le commerce électronique ou les subventions concernant les exportateurs de coton", souligne-t-il.
À regarder
-
Tempête "Benjamin" : des annulations de trains en cascade
-
Femme séquestrée : enfermée 5 ans dans un garage
-
Vaccin anti-Covid et cancer, le retour des antivax
-
A 14 ans, il a créé son propre pays
-
Ils piratent Pronote et finissent en prison
-
Aéroports régionaux : argent public pour jets privés
-
Bali : des inondations liées au surtourisme
-
Alpinisme : exploit français dans l'Himalaya
-
Un objet percute un Boeing 737 et blesse un pilote
-
Cambriolage au Louvre : où en est l'enquête ?
-
Jean-Yves Le Drian défend l'image de la France
-
Chine : 16 000 drones dans le ciel, un nouveau record du monde
-
Donald Trump lance de (très) grands travaux à la Maison Blanche
-
Glissement de terrain : des appartements envahis par la boue
-
Emmanuel Macron sème la confusion sur la réforme des retraites
-
Tornade meurtrière : scènes d'apocalypse dans le Val-d'Oise
-
Nicolas Sarkozy : premier jour en prison
-
La lutte sans relâche contre les chauffards
-
L'OMS alerte sur la résistances aux antibiotiques
-
Les frères Lebrun, du rêve à la réalité
-
Que disent les images de l'incarcération de Nicolas Sarkozy ?
-
Algospeak, le langage secret de TikTok
-
Une Russe de 18 ans en prison après avoir chanté des chants interdits dans la rue
-
Cambriolage au Louvre : d'importantes failles de sécurité
-
"Avec Arco, on rit, on pleure..."
-
Wemby est de retour (et il a grandi)
-
Arnaque aux placements : la bonne affaire était trop belle
-
Une tornade près de Paris, comment c'est possible ?
-
La taxe Zucman exclue du prochain budget
-
Un ancien président en prison, une première
Commentaires
Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.
Déjà un compte ? Se connecter