"Probable attentat" à la voiture-bélier à Munich : Olaf Scholz dénonce un acte "horrible", le gouvernement veut "tout faire" pour expulser davantage vers l'Afghanistan

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La ville de Munich, dans le sud de l'Allemagne, a été touchée par un "probable attentat" à la voiture-bélier, jeudi 13 février. Un homme a foncé sur la foule lors d'une manifestation, faisant une trentaine de blessés, dont certains grièvement, selon le dernier bilan. Le suspect est un demandeur d'asile afghan de 24 ans, a précisé la police. Après l'attaque, le chancelier allemand, Olaf Scholz, a dénoncé un acte "horrible" et promis expulsion du suspect du pays. Dans la soirée, la ministre de l'Intérieur, Nancy Faeser, a affirmé que l'Allemagne allait "tout faire" pour expulser davantage de demandeurs d'asile vers l'Afghanistan, malgré la situation "très difficile" dans ce pays.

Le cortège d'une manifestation visé. Vers 10h30, le suspect, à bord d'une voiture de marque Mini Cooper, s'est approché par l'arrière du cortège d'une manifestation organisée à l'appel du syndicat des services Verdi, selon la police. Il a alors doublé un véhicule de police qui fermait la marche et foncé sur l'arrière du cortège, semant sur son passage des scènes de désolation, ont ajouté les forces de l'ordre. Selon le dernier bilan, 28 personnes ont été blessées, dont plusieurs "très grièvement", certaines luttant encore entre la vie et la mort. Des enfants en font partie.

Un acte qui survient à la veille de la conférence sur la sécurité. Celle-ci doit s'ouvrir vendredi à Munich. Pour sa traditionnelle conférence, dont l'un des thèmes centraux sera la guerre en Ukraine, la capitale bavaroise accueille jusqu'à dimanche des hauts responsables politiques du monde entier, dont le vice-président américain, J.D. Vance. Mais selon les autorités locales, cet acte ne semble pas lié à la conférence, qui rassemble comme chaque année le gotha mondial de la défense et de la diplomatie.

De quoi enflammer un peu plus la campagne électorale. L'acte est en revanche de nature à enflammer un peu plus la campagne électorale allemande, déjà marquée par une très forte polarisation sur les questions d'immigration et de sécurité intérieure. L'une des figures du parti d'extrême droite Alternative pour l'Allemagne (AfD), Björn Höcke, a déjà appelé sur X, après l'attaque de Munich à "voter contre les partis du cartel", comme il nomme les formations établies de l'actuel gouvernement de centre-gauche du chancelier Olaf Scholz ou de l'opposition conservatrice et libérale.

Plusieurs attaques récentes dans le pays. L'extrême droite et les conservateurs allemands dénoncent le laxisme du gouvernement allemand face à l'insécurité, après plusieurs actes meurtriers récents. Le procès d'un autre Afghan, poursuivi pour une attaque au couteau à Mannheim ayant causé la mort d'un policier au printemps 2024, s'ouvre justement jeudi. A Solingen, une agression au couteau, cette fois imputée à un Syrien au cours d'une fête communale l'été dernier, avait coûté la vie à trois personnes. Plus récemment, le 20 décembre, une autre attaque à la voiture-bélier sur un marché de Noël à Magdebourg a fait six morts et près de 300 blessés. Enfin, une autre agression au couteau, dont le suspect était également un Afghan en situation irrégulière souffrant de troubles psychiatriques, a fait deux morts le 22 janvier en Bavière, dont un garçon de 2 ans.

Emmanuel Macron évoque une "attaque terrible". Le président français a exprimé "la pleine solidarité et l'amitié des Français" envers les victimes de l'attaque à la voiture-bélier. "Nous pensons à eux, à leurs familles et au peuple allemand", a-t-il écrit sur X.