Quatre associations attaquent en justice le musée Guimet pour qu'il cesse de remplacer le mot "Tibet" par l'expression "Monde himalayen" dans ses collections

Les associations tibétaines attaquent le musée Guimet devant le tribunal administratif de Paris ce mercredi 2 juillet.

Article rédigé par Nathanaël Charbonnier
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Une manifestation contre la politique d'effacement du mot "Tibet" organisée à Paris le 5 janvier 2025 (ERIC BRONCARD / HANS LUCAS)
Une manifestation contre la politique d'effacement du mot "Tibet" organisée à Paris le 5 janvier 2025 (ERIC BRONCARD / HANS LUCAS)

Une action en justice est lancée par quatre associations contre le musée Guimet à Paris, accusé d'excès de pouvoir, rapporte mercredi 2 juillet la rédaction internationale de Radio France. Elles attaquent l'institution pour qu'elle cesse de remplacer systématiquement le mot "Tibet" par l'expression "Monde himalayen" dans ses collections. Il s'agit d'une tendance assez récente qui participe à la politique d'effacement du Tibet mise en place par le régime chinois, dénoncent ces associations. Ce recours est porté par l'association des étudiants pour un Tibet libre, celle de la communauté tibétaine de France et ses amis, ou encore l'association France Tibet.

L'affaire a débuté il y a plusieurs mois mais elle prend donc une tournure judiciaire. C'est devant le tribunal administratif de Paris que le cabinet d'avocats de William Bourdon a décidé d'introduire ce recours car malgré les manifestations, les injonctions, les mobilisations médiatiques, rien n'y fait, le musée national refuse toujours de réintroduire le mot "Tibet" sur ses panneaux, sur sa signalétique ou sur son site internet. Pour les Tibétains et leur diaspora, il s'agit là d'un abus de pouvoir du musée Guimet qui serait justifié par le fait de ne pas déplaire à Pékin.

Le musée Guimet, devenu outil de diplomatie culturelle selon les associations

"En parallèle du 60e anniversaire des relations diplomatiques entre la France et la Chine et de l'arrivée au conseil d'administration de quatre membres réputés proches d'une manière du pouvoir chinois, on peut y voir un sous-jacent politique qui viendrait en violation totale de l'obligation de neutralité du musée Guimet", explique l'avocate des quatre associations tibétaines, Lily Ravon. Dans un rapport de 30 pages, photos à l'appui et témoignages de tibétologues, le recours devant le tribunal développe l'idée que le musée Guimet est utilisé pour faire de la diplomatie culturelle et non plus comme outil de diffusion de culture et de connaissances comme cela est prévu dans ses statuts.

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