Présidentielle en Biélorussie : "Un simulacre de démocratie", observe la spécialiste Pauline Soulier
"Si vous faites des élections, le principe, c'est qu'il y ait au moins deux candidats", soulève Pauline Soulier, docteur en science politique. Là, le "choix" se fait entre "des alliés du président. Ce n'est pas un véritable choix".
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Le président biélorusse sortant, Alexandre Loukachenko, brigue un septième mandat consécutif, dimanche 26 janvier. Au pouvoir depuis 1994, Alexandre Loukachenko a face à lui cinq candidats. Une "farce" pour la cheffe de l'opposition, Svetlana Tsikhanovskaïa, en exil. "Des élections de façade" confirme sur franceinfo, Pauline Soulier, docteur en science politique, chercheur associé à l’IRM CMPRP (Institut de recherche Montesquieu au Centre Montesquieu de Recherche Politique) de l’université de Bordeaux.
Depuis 1994, Alexandre Loukachenko a écrasé plusieurs vagues de contestation de son régime et, selon les organisations de défense des droits de l'homme, les prisons biélorusses détiennent plus de 1 200 prisonniers politiques.
franceinfo : Le président biélorusse sortant, Alexandre Loukachenko, a dit, en votant, "la Biélorussie est une démocratie brutale". Que signifie cette déclaration ?
Pauline Soulier : Cela veut dire que l'on n'est pas vraiment sur un standard de démocratie tel qu'on l'entend en Union européenne. C'est un État qui organise des élections de façade. L'élection est présentée comme l'étendard de la démocratie. Mais quand vous n'avez aucune concurrence au pouvoir, comment dire que vous êtes en démocratie ? Et "brutal", c'est assez réaliste de la part d'Alexandre Loukachenko. Les opposants politiques, la moindre personne qui s'oppose au régime ou à la personne d'Alexandre Loukachenko peuvent finir en détention. Donc non, ce n'est pas une démocratie. Oui, c'est brutal.
Dans cette élection, il y a quatre autres candidats, mais tous soutiennent le régime. Il n'y a aucun candidat d'opposition, aucune manifestation de l'opposition. Elle n'existe plus aujourd'hui en Biélorussie ?
De l'opposition, oui, il y en a. Le peuple continue à s'opposer, mais de façon plus discrète. On se souvient des répressions qu'il a pu y avoir en 2020 et 2021. Elles ont continué à l'annonce de la date du scrutin. Il y a eu des arrestations de citoyens, de représentants d'ONG, de journalistes. Les leaders de l'opposition politique ont été condamnés à partir en exil, notamment en Pologne ou en Lituanie. L'opposition existe, mais elle ne peut pas agir comme elle le souhaite. En ce qui concerne les autres candidats de cette élection présidentielle, ce sont des alliés de Loukachenko. C'est, là encore, pour faire un simulacre de démocratie. Si vous faites des élections, le principe, c'est qu'il y ait au moins deux candidats, qu'il y a un choix. Ce choix se fait entre des alliés du président. Ce n'est pas un véritable choix.
Est-ce que les sanctions qui pèsent contre la Biélorussie peuvent avoir un effet pousser un peu le pays à se tourner peut être un peu plus vers l'Europe ?
On peut l'espérer, c'est le but des sanctions de toute façon. Il y a eu un renforcement des liens avec d'un côté la Russie, voire aussi sûrement avec la Chine. Mais à terme, on peut espérer effectivement que le peuple, lui, décide de se tourner davantage vers l'Occident. On suppose, au vu des manifestations, que c'est aussi un désir du peuple. Mais tant que ce pouvoir sera en place, c'est difficile de dire si demain il y aura une avancée vers l'Occident. Il faudra peut être voir quelles seront les futures conséquences de la guerre en Ukraine. Si par hasard la Russie venait à perdre, peut-être qu'il y aurait beaucoup de changement en Biélorussie et une tentative de venir vers l'Europe.
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