Présidentielle en Biélorussie : aligné sur Moscou, Alexandre Loukachenko vise un septième mandat
Au pouvoir depuis 1994, Alexandre Loukachenko brigue un nouveau mandat lors de la présidentielle de dimanche, après avoir éliminé toute forme d'opposition. Soutenu par Vladimir Poutine lors de la contestation de 2020, il fait de son pays un satellite du Kremlin.
Les amateurs de suspense repasseront. L'élection présidentielle organisée dimanche 26 janvier en Biélorussie n'est vouée qu'à maintenir Alexandre Loukachenko à la tête d'un pays qu'il dirige d'une main de fer depuis 30 ans. Opposé à quatre candidats autorisés à participer, et à donner le change, pour une "mise en scène" dénoncée par l'opposition, l'autoritaire dirigeant sait sa victoire acquise, et ne cherche même pas à faire semblant. "Ce n'est pas le moment de débattre", a-t-il estimé à quelques jours du vote, se contentant pour sa campagne de cultiver son image d'homme du peuple en visitant des usines ou des fermes.
Derrière son air bonhomme, l'imposant moustachu fait régner la terreur dans le pays, ce qui lui vaut le surnom de "dernier dictateur d'Europe". Et si la Biélorussie ne compte que neuf millions d'habitants, son territoire imposant partage des centaines de kilomètres de frontières avec la Pologne, les pays baltes et l'Ukraine. Une position stratégique mise à disposition de Vladimir Poutine. Le président russe en a fait la base arrière de son invasion de l'Ukraine en février 2022, et un espace de menace aux portes de l'Europe, en y déployant des armes nucléaires tactiques à l'été 2023, et en envisageant d'y installer ses nouveaux missiles Oreshnik.
Un alignement sur Moscou qui s'est renforcé depuis la dernière présidentielle d'août 2020. Elle avait occasionné des manifestations d'une ampleur inédite pour contester sa victoire avec 80% des voix. Un mouvement réprimé violemment, avec des opposants arrêtés ou torturés, et un maintien au pouvoir qui n'a tenu qu'au soutien de Moscou. Si Alexandre Loukachenko a longtemps cherché à maintenir un semblant de neutralité entre l'Europe et la Russie, hébergeant même en 2015 les négociations entre Poutine, Hollande et Merkel suite à l'occupation du Donbass et de la Crimée en Ukraine, la Biélorussie a totalement basculé depuis 2020, pour devenir un satellite du Kremlin.
Une opposition en exil
Face à la brutalité du régime, l'ONU estime qu'environ 300 000 habitats ont dû fuir le pays depuis 2020. Exil qui concerne aussi les figures de l'opposition, à commencer par sa cheffe de file, Svetlana Tikhanovskaïa, qui vit entre Varsovie et Vilnius. Candidate à la présidence en 2020 à la place de son mari, arrêté et emprisonné, elle mène une résistance à distance, et n'a pas appelé la population à manifester dimanche dans la crainte de représailles. "Notre moment viendra", dit-elle, invitant les alliés de l'Ukraine à utiliser son pays pour faire vaciller Moscou, comme elle l'a expliqué au forum économique mondial de Davos cette semaine, décrivant "le Bélarus comme le point faible de Poutine". L'utilisation du terme Bélarus ne doit rien au hasard. C'est le nom du pays choisi à l'indépendance, en 1991, en référence au nom slave de la région, alors que Biélorussie, qui signifie "Russie blanche, correspond à la domination soviétique depuis 1919. Une appellation imposée par Loukachenko quand il est arrivé au pouvoir.
À regarder
-
On a enfin réussi à observer un électron !
-
"Manifestation des diplômés chômeurs, un concept marocain !"
-
Crise politique : "La dernière solution, c'est la démission du président de la République"
-
Le loup fait taire la Fête de la science
-
Les tentatives de suic*de en hausse chez les adolescentes
-
Défi chips : alerte dans un collège
-
Quand tu récupères ton tel à la fin des cours
-
Ukraine : le traumatisme dans la peau
-
Teddy Riner s'engage pour sensibiliser sur la santé mentale
-
Suspension de la réforme des retraites : les gagnants et les perdants
-
Ukraine : le traumatisme dans la peau
-
L'espoir renaît à Gaza après l'accord de cessez-le-feu
-
Une école pour se soigner et réussir
-
Taux immobiliers : est-ce le moment d'acheter ?
-
La panthéonisation de Robert Badinter
-
Cancer : des patientes de plus en plus jeunes
-
"Le Bétharram breton" : 3 établissements catholiques dénoncés par d'anciens élèves
-
Cessez-le-feu à Gaza : un premier pas vers la paix
-
Quand t'as cours au milieu des arbres
-
Il gravit la tour Eiffel en VTT et en 12 min
-
Pourquoi on parle de Robert Badinter aujourd'hui ?
-
Robert Badinter : une vie de combats
-
La tombe de Robert Badinter profanée à Bagneux
-
Accord Hamas-Israël, la joie et l’espoir
-
"Qu’on rende universelle l'abolition de la peine de mort !"
-
Guerre à Gaza : Donald Trump annonce qu'Israël et le Hamas ont accepté la première phase de son plan
-
Les "MedBeds, ces lits médicalisés qui affolent les complotistes
-
Front en Ukraine : des robots au secours des blessés
-
Taylor Swift : la chanteuse de tous les records
-
Robert Badinter : le discours qui a changé leur vie
Commentaires
Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.
Déjà un compte ? Se connecter