Boualem Sansal : l'écrivain franco-algérien souffre d'un "cancer", confirme son avocat, François Zimeray
Une soirée de soutien à l'écrivain incarcéré depuis plus de trois mois en Algérie, est organisée mardi à l'Institut du monde arabe à Paris.
L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal souffre d'un "cancer", confirme mardi 18 février sur France Inter son avocat, François Zimeray, après des informations parues dans la presse. L'auteur est incarcéré en Algérie depuis mi-novembre pour "atteinte à la sûreté de l'État". "C'est un cancer, qui frappe les hommes d'un certain âge", précise son avocat qui confirme que Boualem Sansal est bien âgé "de 80 ans".
"Je n'ai pas d'accès direct à Boualem Sansal, ce qui est un problème pour la défense", souligne l'avocat. "Son épouse peut le visiter, de façon espacée, et les avocats algériens, avec qui je me tiens en relation très étroite. Tout ce que je peux dire, c'est qu'il est atteint d'une maladie sérieuse, grave. Il est pris en charge, je n'ai pas de raison de penser le contraire. Il est suivi et sans doute soigné. Néanmoins, il n'en est pas moins un homme âgé et malade, avec lequel nous avons peu de contact", insiste-t-il.
D'un point de vue psychologique, "je peux imaginer que c'est dur" pour un écrivain "qui ne s'attendait pas à être incarcéré, parce que ce n'est pas ce qu'il recherchait". "La provocation, c'est le contraire de sa personnalité", ajoute François Zimeray.
Son avocat demande "un procès équitable"
Son éditeur, Antoine Gallimard, assure qu'"au moins une centaine d'écrivains" seront présents au rassemblement de soutien mardi soir à l'Institut du monde arabe à Paris. Il cite notamment Amélie Nothomb, Joann Sfar, Pierre Assouline, Paule Constant, Daniel Pennac, Laure Adler. "La liberté d'expression est complètement mise en péril", souligne cette dernière. "Quelle que soit l'appartenance idéologique d'un écrivain, c'est un éveilleur de conscience, quelqu'un qui nous donne l'esprit de cette liberté tant malmenée aujourd'hui." "Ce n'est pas une soirée polémique ni politique, pas contre l'Algérie, mais autour de l'oeuvre, de la pensée, de la tendresse" de l'écrivain, assure son avocat François Zimeray.
Son avocat demande désormais "un procès équitable". "Aujourd'hui, je ne crois pas qu'on puisse espérer une libération qui ne passe par un procès", estime-t-il. "Un procès équitable passe par le libre choix de ses défenseurs et la capacité de ses défenseurs à travailler ensemble", insiste-t-il, indiquant avoir fait une demande pour obtenir un visa.
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