Reportage "Il y a des risques infectieux énormes" : à Mayotte, les blessés peuvent désormais être pris en charge dans un hôpital de campagne

Pour soulager l'unique centre hospitalier de Mayotte, fortement mis sous pression après le cyclone Chido, un hôpital de campagne a été mis en service mardi dans un stade de Mamoudzou.

Article rédigé par Agathe Mahuet - avec Benjamin Reyes
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Le médecin-chef Olivier dans un couloir de l'hôpital de campagne de Mamoudzou, à Mayotte, le 24 décembre. (AGATHE MAHUET / FRANCE INFO / RADIO FRANCE)
Le médecin-chef Olivier dans un couloir de l'hôpital de campagne de Mamoudzou, à Mayotte, le 24 décembre. (AGATHE MAHUET / FRANCE INFO / RADIO FRANCE)

Un dédale de tentes blanches de 1 600 m² occupe le stade de Cavani, à Mamoudzou, à Mayotte. Cet hôpital de campagne a été mis en service, mardi 24 décembre, douze jours après le passage du dévastateur cyclone Chido, pour soulager l'unique centre hospitalier de l'archipel. Le dernier bilan provisoire fait état de 39 morts, mais "la mission d'identification des victimes est toujours en cours", rapporte la préfecture.

Ce site hospitalier provisoire peut accueillir au moins 100 patients par jour. "On a énormément de plaies secondaires, des blessures qui ont eu lieu pendant le cyclone Chido, des plaies de membres qui se sont compliquées", détaille le médecin chef Olivier. "Il y a des risques infectieux énormes", poursuit-il.

Des risques de tétanos

Un homme est pris en charge pour une blessure à la jambe. Un clou s'y est planté pendant le cyclone. Le patient est en souffrance. "Le risque tétanique reste très important, donc on teste systématiquement tous les patients qui ont des plaies pour la vaccination tétanos", souligne le médecin-chef Olivier.

Un soignant se penche sur la jambe blessée d'un patient à l'hôpital de campagne de Mamoudzou, mardi 24 décembre. (AGATHE MAHUET / FRANCE INFO / RADIO FRANCE)
Un soignant se penche sur la jambe blessée d'un patient à l'hôpital de campagne de Mamoudzou, mardi 24 décembre. (AGATHE MAHUET / FRANCE INFO / RADIO FRANCE)

Les grandes tentes blanches abritent des groupes électrogènes, des réfrigérateurs, une vraie pharmacie et des espaces spécialisés, mais aussi un pôle mère-enfant. Un bébé de cinq mois est soigné ici. "Il est bien encombré, il tousse beaucoup", observe le médecin-chef Olivier. Chaque enfant accueilli repart avec une peluche offerte par les pompiers du Gard.

Avec les tôles qui se sont envolées, les habitants sont plus exposés aux intempéries.

Le médecin-chef Olivier

à franceinfo

D'après Stéphanie Jacquart, sage-femme, le cyclone a laissé beaucoup d'angoisse chez les patientes. "Ce matin, on a eu une maman à peu près enceinte de quatre mois. Quand j'ai mis l'appareil échographie et qu'elle a entendu les bruits du cœur, elle s'est mise à pleurer de soulagement et derrière, elle nous a raconté qu'elle avait tout perdu sauf ça", raconte la soignante.

Un pôle mère-enfant a été installé au sein de l'hôpital de campagne de Mamoudzou mis en service mardi 24 décembre. (AGATHE MAHUET / FRANCE INFO / RADIO FRANCE)
Un pôle mère-enfant a été installé au sein de l'hôpital de campagne de Mamoudzou mis en service mardi 24 décembre. (AGATHE MAHUET / FRANCE INFO / RADIO FRANCE)

Un peu plus loin, le bloc chirurgical a mené quatre interventions depuis son ouverture, mardi matin. Dans la chaleur de Mayotte, les médecins de cet hôpital de campagne sont prêts à se relayer jour et nuit, au moins pour les trois prochaines semaines.

A Mayotte, les blessés peuvent désormais être pris en charge dans un hôpital de campagne. Reportage d'Agathe Mahuet et Benjamin Reyes

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