Le réseau X, visé par une enquête pour ingérence étrangère en France, dénonce une procédure pensée pour "servir un agenda politique"

Le réseau social affirme que "les autorités françaises ont requis l'accès à l'algorithme de recommandation de X et aux données en temps réel concernant toutes les publications des utilisateurs de la plateforme".

Article rédigé par franceinfo
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Le logo du réseau social X, propriétaire du multimilliardaire Elon Musk (photo d'illustration). (JUSTIN TALLIS / AFP)
Le logo du réseau social X, propriétaire du multimilliardaire Elon Musk (photo d'illustration). (JUSTIN TALLIS / AFP)

Il conteste fermement les accusations. Le réseau social X, visé depuis le 9 juillet par une enquête de la justice française pour des manipulations de son algorithme à des fins d'ingérence étrangère, affirme que la procédure "repose sur une application détournée du droit français, afin de servir un agenda politique, et, finalement, de restreindre la liberté d'expression", dans un message publié le 21 juillet.

La plateforme, propriété du multimilliardaire d'extrême droite Elon Musk, déclare d'entrée que "X nie catégoriquement [les] allégations" de la justice française, qui concernent "la prétendue manipulation de l'algorithme de X et une prétendue extraction frauduleuse de données", qui auraient été commises à des fins d'ingérence étrangère selon des signalements reçus par le parquet de Paris le 12 janvier 2025.

Le réseau affirme qu'il "reste dans l'ignorance des allégations précises qui sont portées contre la plateforme", mais que "les autorités françaises ont requis l'accès à l'algorithme de recommandation de X et aux données en temps réel concernant toutes les publications des utilisateurs de la plateforme, afin que plusieurs 'experts' analysent les données et, soit-disant, 'découvrent la vérité' sur le fonctionnement de la plateforme X". Le réseau "n'a pas fait droit aux demandes des autorités françaises".

Elon Musk, un propriétaire très politique

Auprès de franceinfo, le parquet de Paris confirme avoir "officiellement requis de la société X la communication de son algorithme (et non l’accès à des données privées) afin de pouvoir faire procéder par la gendarmerie à la vérification technique des premiers éléments". "Il a été fait écho de cette réquisition judiciaire sur les réseaux sociaux, sans que pour le moment le parquet de Paris n’y ait reçu de réponse officielle", ajoute le parquet, qui rappelle que toute demande d'accès à l'algorithme s'accompagne de garanties de confidentialité.

L'un des signalements reçus par la justice française en janvier 2025 a été émis par le député EPR Eric Bothorel. Selon lui, "il y a un faisceau d'indices qui laissent à penser qu'Elon Musk, qui est désormais propriétaire de cette plateforme, organise, hiérarchise des informations qui sont favorables à l'idéologie qu'il défend et qu'il distord un peu le fil que l'on peut avoir les uns les autres en matière d'information" – des "signaux faibles qui devront être confirmés par des spécialistes".

Elon Musk, régulièrement mis en avant par la plateforme dont il est propriétaire (aujourd'hui au travers d'une autre de ses entreprises, xAI), a été l'un des principaux soutiens de Donald Trump et a régulièrement pris la parole ces derniers mois en soutien à l'extrême droite en Europe, promouvant des positions anti-immigration et de nombreuses fausses informations. Son intelligence artificielle Grok, qu'il présentait comme "significativement améliorée" début juillet, a ensuite publié de nombreux messages racistes et antisémites.

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