Une requête à Gemini, l'intelligence artificielle de Google, consomme moins d'énergie que 9 secondes de télévision, d'après l'entreprise

L'étude ne précise pas combien de requêtes sont adressées à l'IA Gemini chaque jour, et n'a pas été vérifiée par un tiers indépendant. Ces chiffres sont aussi hautement variables.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Temps de lecture : 3min
L'icône de l'application Gemini, le robot conversationnel de Google qui utilise une intelligence artificielle. (THOMAS TRUTSCHEL / PHOTOTHEK MEDIA LAB / AFP)
L'icône de l'application Gemini, le robot conversationnel de Google qui utilise une intelligence artificielle. (THOMAS TRUTSCHEL / PHOTOTHEK MEDIA LAB / AFP)

De quoi éclairer le débat sur l'impact environnemental des intelligences artificielles (IA) ? Une requête à Gemini, l'IA de Google, consomme moins d'énergie que regarder neuf secondes de télévision, selon une étude réalisée par le géant de la tech et publiée jeudi 21 août.

D'après le travail de recherche, une demande textuelle "moyenne" auprès du chatbot entraîne la consommation de 0,24 wattheure (Wh) d'énergie. Une requête émet par ailleurs 0,03 gramme de gaz à effet de serre équivalent CO2, et utilise 0,26 millilitre d'eau (environ cinq gouttes) pour refroidir les serveurs nécessaires, ajoutent les chercheurs. Le géant de la tech se vante d'avoir réussi à diviser la consommation d'énergie de son IA par 33 en un an, entre mai 2024 et mai 2025, et les émissions de gaz à effet de serre par 44.

Pour obtenir ces chiffres, Google affirme avoir pris en compte l'énergie consommée par les puces électroniques lors des phases d'inférence (quand un modèle d'IA répond à la requête d'un utilisateur), mais aussi celle des machines inactives, qui doivent être alimentées en permanence pour gérer à tout moment des pics de trafic. Google assure également avoir inclus l'énergie consommée par le centre de données, qui doit refroidir ses serveurs en permanence.

Des chiffres incomplets et variables

Ces chiffres manquent cependant de certaines précisions. Ainsi, Google ne donne pas sa définition d'un "prompt" moyen, ni le type de télévision auquel il compare son IA. Le géant de la tech ne chiffre pas non plus le nombre de requêtes formulées sur Gemini chaque jour.

Par ailleurs, la consommation d'énergie évoquée n'inclut pas l'entraînement du modèle d'IA, la phase la plus gourmande en ressources, ni la consommation liée au trafic internet de Gemini. Toutefois, elle prend en compte les "contrats carbone" conclus par Google, qui permettent de prétendre à des émissions inférieures à celles effectivement mesurées.

Ces chiffres s'avèrent aussi hautement instables, puisqu'ils dépendent de la version du logiciel (qui peut être mis à jour régulièrement), des puces électroniques et du système de refroidissement du centre de données utilisé… En outre, l'étude n'a pas été vérifiée par un tiers indépendant, comme le rappelle Google dans la note de blog accompagnant l'étude.

De son côté, le patron d'OpenAI, Sam Altman, a affirmé dans un billet de blog en juin que chaque requête envoyée à ChatGPT consommait en moyenne 0,34 Wh d'électricité, soit l'énergie nécessaire pour "faire fonctionner un four pendant un peu plus d'une seconde", et 0,3 ml d'eau. Le dirigeant n'a cependant fourni aucune explication sur la manière dont OpenAI était parvenu à ces chiffres, ce qui rend toute comparaison impossible.

Le Français Mistral AI a publié fin juillet un audit de son IA Mistral Large 2, réalisé avec l'agence de l'environnement Ademe et le cabinet spécialisé Carbone 4, qui estime que la création du modèle d'IA a entraîné l'émission de 20,4 kilotonnes de gaz à effet de serre équivalent CO2 (dont 85% pendant la phase d'entraînement) et l'utilisation de 281 000 mètres cubes d'eau (dont 91% durant la phase d'entraînement).

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