Procès de l'assassinat de Samuel Paty : les avocats de la famille dénoncent des réquisitions "scandaleuses" contre les huit accusés

Article rédigé par Pierre-Louis Caron, Paolo Philippe
France Télévisions
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Les deux avocats généraux du procès de l'assassinat de Samuel Paty, le 16 décembre 2024, devant la cour d'assises spéciale de Paris au palais de justice. (ELISABETH DE POURQUERY / FRANCE TELEVISIONS)
Les deux avocats généraux du procès de l'assassinat de Samuel Paty, le 16 décembre 2024, devant la cour d'assises spéciale de Paris au palais de justice. (ELISABETH DE POURQUERY / FRANCE TELEVISIONS)

Le Parquet national antiterroriste a requis lundi des peines allant de 18 mois avec sursis à 16 ans de prison ferme. L'entourage de l'enseignant est "choqué", a déclaré le conseil de ses parents et de sa sœur.

Ce qu'il faut savoir

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Des peines allant de 18 mois de prison avec sursis à 16 ans de réclusion criminelle ont été requises par le Parquet national antiterroriste (Pnat), lundi 16 décembre, contre les huit accusés jugés au procès de l'assassinat de Samuel Paty. "Ce sont des réquisitions scandaleuses", a réagi Virginie Le Roy, avocate des parents et de Gaëlle Paty, une sœur de Samuel Paty, ajoutant : "La famille de Samuel Paty est choquée et en colère." Francis Spziner, l'avocat du fils de Samuel Paty et de son ex-compagne a renchéri : "Ces réquisitions, ce n'est pas rendre justice." 

Deux amis de l'assaillant plus lourdement visés par les réquisitions. Dans le détail, le Pnat a requis une peine de 12 ans de réclusion criminelle contre le prédicateur islamiste Abdelhakim Sefrioui et 10 ans pour Brahim Chnina, père de la collégienne qui a menti en accusant faussement le professeur d'histoire-géographie. Les deux peines les plus lourdes, 14 et 16 ans de prison (à chaque fois assortis de périodes de sûreté des deux tiers), ont été requises contre Naïm Boudaoud et Azim Epsirkhanov, deux amis de l'assaillant, Abdoullakh Anzorov. 

Un verdict attendu dans les prochains jours. Le verdict de la cour d'assises spéciale de Paris est attendue jeudi ou vendredi, après les plaidoiries de la défense et les derniers mots des accusés. Dans leurs réquisitions contre Naïm Boudaoud et Azim Epsirkhanov, renvoyés pour "complicité d'assassinat terroriste", les avocats généraux ont finalement retenu le chef d'"association de malfaiteurs terroriste", la complicité n'ayant pas été démontrée.

Un front presque uni parmi les accusés. Au cours des débats, un seul accusé a reconnu sa culpabilité. Tous les autres ont nié leur responsabilité dans l'attentat qui a ciblé l'enseignant d'histoire-géographie, décapité le 16 octobre 2020 par Abdoullakh Anzorov. Le jeune islamiste radical originaire de Tchétchénie a été tué dans la foulée par la police.

Des excuses présentées par la collégienne qui a menti. Cette adolescente avait raconté que le professeur d'histoire-géographie avait montré des caricatures de Mahomet jugées obscènes dans un cours auquel elle n'avait, en réalité, pas assisté. Condamnée à dix-huit mois de prison avec sursis pour dénonciation calomnieuse, en décembre 2023, elle a présenté des excuses à la famille de Samuel Paty lorsqu'elle est venue témoigner à la barre pour son père, dans le box des accusés. De son côté, Brahim Chnina a regretté "infiniment" d'avoir "cru sa fille à 100%", tout en clamant qu'il n'était "pas un terroriste".

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L'actu en continu
  • franceinfo
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    #PATY Les peines requises ont provoqué la colère des parties civiles. "Ce sont des réquisitions scandaleuses", a réagi Virginie Le Roy, avocate des parents et de Gaëlle Paty, une sœur de Samuel Paty, ajoutant : "La famille de Samuel Paty est choquée et en colère." Francis Spziner, l'avocat du fils de Samuel Paty et de son ex-compagne a renchéri : "Ces réquisitions, ce n'est pas rendre justice."
  • franceinfo
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    #PATY La peine la plus lourde a été requise à l'encontre d'Azim Epsirkhanov, un Russe d'origine tchétchène âgé de 23 ans qui connaissait le terroriste Abdoullakh Anzorov. Seize ans de réclusion criminelle assortie d'une période de sûreté des deux tiers ont été requis. L'accusation a également réclamé une peine de 14 ans de réclusion criminelle, avec une période de sûreté des deux tiers, pour Naïm Boudaoud.
    franceinfo
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    Le Pnat a requis 10 ans de réclusion criminelle contre Brahim Chnina, le père de la collégienne à l'origine de la rumeur accusant Samuel Paty. Et 12 ans contre le prédicateur islamiste Abdelhakim Sefrioui, assortis d'une période de sûreté des deux tiers comme pour Brahim Chnina.
    franceinfo
    Il y a 0 sec
    L'accusation a réclamé pour Louqmane Ingar une peine de 3 ans d’emprisonnement avec sursis probatoire de 2 ans, et pour Ismaïl Gamaev, seul accusé à reconnaître sa culpabilité, une peine de 5 ans d'emprisonnement dont 18 mois avec sursis. La peine la moins lourde – 18 mois d'emprisonnement assortis d'un sursis probatoire pendant trois ans – a été requise à l'encontre de Priscilla Mangel, active au sein de la sphère jihadiste.
  • franceinfo
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    #PATY Au procès de l'assassinat de Samuel Paty, jusqu'à 16 ans de réclusion criminelle ont été requis à l'encontre des huit accusés. Le Parquet national antiterroriste a réclamé des peines bien en deçà de celles encourues par certains accusés, suscitant la colère des représentants des parties civiles. Le verdict est attendu en fin de semaine, rapporte notre journaliste Violaine Jaussent.
  • le point sur l'actu
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    Il est l'heure d'un nouveau point sur l'actualité :
    • #MAYOTTE Une course contre la montre s'est engagée à Mayotte pour venir en aide aux sinistrés après le passage du cyclone meurtrier Chido. Le bilan officiel est désormais de 20 morts, mais le préfet sur place s'attend à "plusieurs centaines (...) voire quelques milliers" de morts. Le ministre de l'Intérieur démissionnaire, Bruno Retailleau, est arrivé sur place, un point-presse doit être organisé plus tard dans la soirée. Suivez notre direct.
    • #PATY Le Parquet national antiterroriste a requis des peines allant jusqu'à 16 ans de réclusion criminelle à l'encontre des huit accusés impliqués, à divers degrés, dans l'assassinat du professeur Samuel Paty le 16 octobre 2020. La peine la plus élevée a été requise à l'encontre d'Azim Epsirkhanov, 23 ans, jugé pour complicité d'assassinat terroriste, mais pour lequel l'accusation a demandé à la cour de requalifier en association de malfaiteurs terroriste.
    • #ALLEMAGNE Olaf Scholz a perdu le vote de confiance des députés allemands, refermant le chapitre d'un mandat écourté par l'implosion de sa fragile coalition gouvernementale. Conséquence, attendue, du vote : l'organisation de législatives anticipées le 23 février prochain.
    • #POLITIQUE Les amendements au projet de loi spéciale pour indexer le barème de l'impôt sur le revenu sont déclarés irrecevables par la présidente de l'Assemblée, Yaël Braun-Pivet. Les députés examinent le texte depuis 16 heures. Suivez notre direct.
  • Violaine Jaussent
    franceinfo Il y a 0 sec
    #PATY "Ces réquisitions, ce n’est pas rendre justice", réagit Francis Spziner, avocat du fils de Samuel Paty et de son ex-compagne. "On a l’impression d’être passé dans la 4e dimension avec des peines en deçà", déplore de son côté l’avocat de Mickaëlle Paty, l’une des sœurs du professeur. Il se dit très inquiet que "des faits aussi graves valent aussi peu".
  • Violaine Jaussent
    franceinfo Il y a 0 sec
    #PATY A l'encontre de Yusuf Cinar, le Parquet antiterroriste requiert un an d’emprisonnement avec un suivi socio-judiciaire pendant 5 ans, donc pour "apologie du terrorisme aggravée". L'avocate générale requiert contre Priscilla Mangel 18 mois d’emprisonnement avec sursis assortis d’un sursis probatoire pendant trois ans. Contre Louqmane Ingar, une peine de 3 ans d’emprisonnement avec sursis probatoire de 2 ans est requise.
    Violaine Jaussent
    franceinfo Il y a 0 sec
    A l'encontre d'Ismaïl Gamaev, le seul accusé à reconnaître sa culpabilité, le Parquet antiterroriste requiert 5 ans d’emprisonnement dont 18 mois avec sursis et un suivi socio-judiciaire de 6 ans, avec obligation de travail et interdiction de détenir ou de porter une arme. Dix ans de réclusion criminelle avec une période de sûreté des deux tiers et interdiction définitive du territoire français sont requis à l'encontre de Brahim Chnina, père de la collégienne qui avait accusé à tort Samuel Paty.
    Violaine Jaussent
    franceinfo Il y a 0 sec
    A l'encontre d'Abdelhakim Sefrioui, est requise une peine de 12 ans de réclusion criminelle avec période de sûreté des deux tiers et un suivi socio-judiciaire pendant 8 ans. Une peine de 14 ans de réclusion criminelle avec une période de sûreté des deux tiers et un suivi socio judiciaire est requise à l'encontre de Naïm Boudaoud.
    Violaine Jaussent
    franceinfo Il y a 0 sec
    Une peine de 16 ans de réclusion criminelle avec une période de sûreté des deux tiers et un suivi socio-judiciaire pendant 10 ans est requise à l'encontre d'Azim Epsirkhanov. Mais demande d'écarter l'interdiction de territoire français. L'avocate générale termine en citant les propos de Bernadette Paty, la mère du prof d'histoire-géo. Puis l'audience est suspendue, avant le début des plaidoiries de la défense.
  • alerte franceinfo
    Il y a 0 sec
    #PATY Le Parquet national antiterroriste requiert des peines allant de 18 mois de prison avec sursis à 16 ans de réclusion criminelle contre les huit accusés au procès de l'assassinat de Samuel Paty.
  • Violaine Jaussent
    franceinfo Il y a 0 sec
    #PATY Au procès Paty, l'avocat général Nicolas Braconnay vient de requérir la condamnation pour association de malfaiteurs terroriste à l'encontre de deux accusés. D'abord contre Brahim Chnina, le père de la collégienne à l'origine de la rumeur, qui a lui-même créé une vidéo dans laquelle il a qualifié le professeur d'histoire-géographie de "voyou", puis contre Abdelhakim Sefrioui, le prédicateur islamiste.
    Violaine Jaussent
    franceinfo Il y a 0 sec
    "Personne ne dit qu’ils souhaitaient la mort de Samuel Paty, mais en allumant ainsi des milliers de mèches numériques, ils savaient que l’une d’elles mènerait à la violence jihadiste contre le professeur 'blasphémateur'", a estimé Nicolas Braconnay.
  • Violaine Jaussent
    franceinfo Il y a 0 sec
    #PATY L'audience du procès Paty vient d'être suspendue : la première partie du réquisitoire est terminée. A l'issue, les avocats généraux ont demandé à la cour d'assises spéciale de Paris de ne pas retenir la complicité de terrorisme pour les deux principaux accusés, car selon eux "il n’est pas possible de démontrer qu’ils avaient connaissance de la nature précise du passage à l’acte envisagé par Abdoullakh Anzorov", l'assassin.
    Violaine Jaussent
    franceinfo Il y a 0 sec
    Mais le ministère public demande à la cour de les condamner à une association de malfaiteurs terroriste, parce qu'"il est parfaitement établi qu’ils se sont volontairement associés à son entreprise mortifère". Selon Marine Valentin, cela "caractérise pleinement le crime d'association de malfaiteurs terroriste criminelle". Et par conséquent, elle demande à la cour d'assises spéciale de Paris "de condamner Naïm Boudaoud et Azim Epsirkhanov de ce chef".
  • franceinfo
    Il y a 0 sec
    #PATY Quelles peines pour les huit accusés jugés pour leur implication supposée dans l'assassinat du professeur Samuel Paty ? Le parquet national antiterroriste prononce ses réquisitions, devant la cour d'assises spéciale de Paris, où se tient leur procès depuis sept semaines. Notre journaliste Violaine Jaussent est présente à l'audience.
    Les huit accusés jugés devant la cour d'assises spéciale de Paris à l'ouverture du procès de l'assassinat de Samuel Paty, le 4 novembre 2024. (ELISABETH DE POURQUERY / FRANCEINFO)
    (ELISABETH DE POURQUERY / FRANCEINFO)
    Violaine Jaussent
    franceinfo Il y a 0 sec
    L'audience reprend. L'avocat général Nicolas Braconnay se lève et s'exprime en lisant son réquisitoire devant un pupitre. "Le 16 octobre 2020 à 16h54 le terrorisme a atteint l’école, cœur battant de la République française", commence-t-il.
    Violaine Jaussent
    franceinfo Il y a 0 sec
    "Samuel Paty n’était pas un martyr. Il n’est pas mort en militant, il n’est pas mort en hussard noir de la République, mais en victime innocente, d’un crime radicalement abject et absurde."
    Violaine Jaussent
    franceinfo Il y a 0 sec
    "Samuel Paty n'est pas un symbole mais à travers lui c'est beaucoup de ce que nous sommes qui a été atteint", poursuit Nicolas Braconnay qui parle de "cette République des instituteurs".